Le développement du secteur industriel a constitué, dès les premières années de l’indépendance, l’une des principales priorités de l’Etat, en œuvrant pour l’édification d’une base de production élargie au territoire national à même de permettre au pays de s’engager sur la voie du développement et répondre aux besoins des citoyens.
Depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, les autorités publiques avaient placé l’industrie nationale parmi les secteurs prioritaires, en engageant, à ce titre, d’importants investissements pour doter le pays de grands complexes industriels devant contribuer au développement socio-économique du pays et prendre en charge les besoins exprimés par les différents secteurs d’activités ainsi que les populations.
Le développement de ce secteur constituait un immense défi à relever sur tous les plans (financier, humain, organisationnel et technologique) en raison des préjudices subis pendant 132 ans d’occupation, de dépossession et d’exploitation des ressources naturelles du pays par le colonialisme français.
C’est ainsi que commençait une politique audacieuse en matière de projets d’investissements, de formation et d’établissement de partenariats avec des pays amis.
Ces efforts, appuyés par la nationalisation des mines, des finances et des banques en 1966 et les hydrocarbures en 1971, ont permis d’ériger de grandes entreprises dans diverses filières (sidérurgique, mécanique, électrique et électronique, textile et cuir, agroalimentaire, pétrochimie, plastique et pharmacie, matériaux de construction…)
Sous l’impulsion du concept de “l’industrie-industrialisante”, cher au défunt président Houari Boumediène, des partenariats stratégiques avaient été conclus avec des firmes mondiales en vue d’édifier des complexes industriels intégrés.
Cette stratégie, appuyée par d’importants investissements publics, a permis à l’Algérie de s’engager pleinement dans un processus d’industrialisation tout azimut et d’asseoir des pôles d’activités à travers le territoire national.
Dans ce cadre, des entreprises reliées directement aux sites d’extraction de matières premières (mines et hydrocarbures) avaient été créées.
En l’espace de quelques années, ces entreprises avaient réussi à émerger et demeurent, à ce jour, une fierté nationale et des symboles du “Made In Algeria”.
On peut citer, entre autres, les complexes de la pétrochimie et du raffinage du pétrole d’Arzew et de Skikda, le complexe sidérurgique d’El Hadjar, la Société nationale de construction mécanique (SONACOME), l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM), l’Enterprise nationale des matériels agricoles et l’Entreprise nationale des industriels électroniques de Sidi-Bel-Abbès.
Des complexes industriels de la métallurgie, du textile et cuir, de l’agroalimentaire, du tabac, des matériaux de construction avaient été érigés, donnant au pays la possibilité de prendre en charge les besoins nationaux, de créer des milliers de postes d’emploi et de contribuer au développement.
Emergence du secteur industriel privé
En dépit de l’ouverture soudaine de l’économie nationale, au début des années 90 dans le cadre du plan d’ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI), qui a fragilisé l’industrie nationale, l’Etat a pu préserver le secteur industriel public, en maintenant douze (12) groupes considérés comme incontournables dans leurs domaines et demeurent à ce jour en activité.
Parallèlement, des organismes de soutien à l’industrie ont été aussi créés ces dernières années pour assurer l’accompagnement et la protection de l’outil de production industrielle, à l’instar de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), la Bourse de sous-traitance et du partenariat, le Fonds de garantie des crédits aux PME, l’Agence de développement de la PME et de la promotion de l’innovation ainsi que l’Agence algérienne de promotion de l’investissement.
Des instituts chargés de l’accréditation, de la protection de la propriété industrielle, de la normalisation et de la métrologie légale (ONML) ont été aussi mis en place, en sus d’un dispositif législatif et réglementaire favorable à l’émergence du secteur industriel privé, dont la contribution à la production nationale est actuellement de l’ordre de 40%.
Les entreprises privées couvrent aujourd’hui plusieurs domaines d’activités, tels que l’agroalimentaire, l’automobile, la sidérurgie, le textile, la pétrochimie, l’électroménager et l’électrique.
Le redéploiement du secteur industriel national s’est poursuivi à travers le développement des startups, l’innovation technologique et la promotion de nouvelles industries liées aux TIC, ainsi que la construction navale et l’industrie militaire. Cette dernière occupe une place de plus en plus importante dans le secteur avec un taux d’intégration très élevé et des produits de qualité.
La politique industrielle menée sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en faveur de ce secteur, a été couronnée ces derniers mois, par la relance de près de 1000 projets d’investissements bloqués, sachant que l’objectif fixé était celui d’augmenter la contribution de l’Industrie au PIB à 15% dans les prochaines années.
Source APS