Le monde a célébré le 16 mai dernier et pour la première fois la journée internationale du Vivre-ensemble en paix, fruit d’une initiative de l’Algérie, inspirée de son histoire et de ses principes et tendant à promouvoir les valeurs de paix, de réconciliation et de tolérance au sein de chaque société et entre les nations.
Cette célébration a constitué, incontestablement, un succès diplomatique pour l’Algérie et traduit la reconnaissance, par la communauté internationale, des efforts qu’elle a consentis pour rétablir la paix et sécurité dans le pays et de sa contribution à la promotion de la culture de la paix et du dialogue dans le monde.
Le projet de proclamer une journée internationale du Vivre-ensemble en paix avait été formulé, en 2014 lors d’un congrès à Oran, par l’Association internationale soufie Alawiyya, avec le soutien de l’Etat algérien. Cette ONG, basée à Mostaganem, oeuvre à la promotion de l’éducation et la culture soufie.
Ce projet a été, ensuite, adopté par consensus par les pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) en décembre 2017. La résolution 72/130 de l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 16 mai Journée internationale du Vivre-ensemble en paix en tant que “moyen de mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l’inclusion, de la compréhension et de la solidarité”.
L’Assemblée générale de l’ONU a exhorté les Etats membres de l’ONU à promouvoir la culture de la paix et de la réconciliation et à s’inspirer, en cela, de l’expérience algérienne. Elle a, également, appelé à prendre des initiatives éducatives, à mener des activités de sensibilisation et à inciter les êtres humains au pardon et à la compassion.
Le président de l’Association soufie Alawiyya, Cheikh Khaled Bentounès, a défini la notion de vive-ensemble comme étant “l’acceptation de l’Autre et la diversité, des valeurs à même de réconcilier l’humanité et de favoriser un monde en paix”.
Cheikh Bentounès s’est félicité des échos très favorables reçus par l’initiative algérienne, à l’image de l’Ethiopie, qui a récemment créé un ministère pour le vivre-ensemble, et le Rwanda en adoptant cette idée comme “base de sa politique de réconciliation nationale”.
Le Mali souhaite, lui aussi, s’inspirer de l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale, a indiqué le président de la Commission vérité, justice et réconciliation, Ousmane Oumarou Sidibé.
L’expérience de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et le radicalisme, un modèle reconnu
L’expérience de l’Algérie dans la lutte et la prévention du terrorisme et le radicalisme est, également, devenue un modèle dans le monde.
L’Algérie a développé une stratégie de déradicalisation qu’elle a mise à la disposition des Nations unies. Cette stratégie s’articule autour de la dimension globale de la lutte contre le terrorisme, la politique de réconciliation nationale et la valorisation des référents religieux du pays.
Elle s’articule, en outre, autour de l’affermissement de la démocratie et de l’Etat de droit, la justice sociale, la réforme du système éducatif, la promotion du statut de la femme dans la société et la réponse aux demandes sociales majeures notamment, l’emploi et le logement.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait pris, en 2005, l’initiative de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, massivement plébiscitée par le peuple algérien lors d’un référendum. Elle faisait suite à la loi sur la Concorde civile, adoptée également par référendum en 1999.
La Charte pour la paix et la réconciliation nationale, s’inspirant des nobles valeurs de l’Islam, appelant à la réconciliation et à l’union, avait permis de rétablir la paix, la sécurité et la stabilité après une décennie de violence terroriste qui avait fait quelque 200.000 victimes et de relancer le processus de développement économique et social.
Les valeurs de paix et de réconciliation nationale ont été consacrées dans la Constitution révisée en 2016.
La démarche de l’Algérie a également consisté en la réhabilitation et la réappropriation de son histoire et de son identité nationale dans leur triple dimension amazighe, arabe et musulmane, en faisant notamment de tamazight une langue nationale et officielle au côté de la langue arabe, et de Yennayer (nouvel an amazigh), célébré depuis des millénaires dans toutes les régions du pays, une fête nationale.
Proclamation du 1er Novembre: respect des libertés sans distinction de races ou de confessions
L’initiative de l’Algérie, pour la consécration d’une journée internationale du Vivre-ensemble en paix, repose sur des “valeurs morales, culturelles, sociales et humaines auxquelles le peuple algérien est foncièrement attaché”, avait souligné le président Bouteflika dans un message à l’occasion de la célébration de cette Journée internationale.
Des personnalités comme Saint Augustin, un homme de paix qui a marqué l’Eglise, et l’Emir Abdelkader qui a protégé les chrétiens d’Orient en Syrie, sont des symboles des valeurs d’humanité et de tolérance.
La Proclamation du 1er Novembre 1954, marquant le déclenchement de la guerre de Libération du colonialisme français, et représentant un acte fondateur de l’Algérie contemporaine, prône “le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions”. Elle est exempte de toute référence à la haine, à l’exclusion ou à la marginalisation.
L’initiative de l’Algérie intervient à un moment où se développe dans le monde des discours haineux véhiculant l’idée de choc des civilisations et teintés d’exclusion, d’extrémisme, de repli sur soi, de xénophobie, d’islamophobie et discrimination sous toutes ses formes.
Face à ces dérives l’Algérie a, constamment, plaidé pour la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures, puisant ses références, en cela, dans les enseignements de l’Islam, qui prône la paix et la coexistence.
En droite ligne de ces valeurs et principes, l’Algérie n’a cessé, sur le plan international, de promouvoir les principes, les idéaux et les objectifs de la Charte des Nations unies dans les relations internationales, et ce aussi bien dans le règlement des conflits politiques que dans l’instauration de relations économiques plus équilibrées.
L’Algérie avait déjà appelé dans les années 70 à un dialogue mondial visant à fonder des relations économiques plus équitables entre pays industrialisés et pays en développement lors d’une Assemblée générale extraordinaire convoquée par l’ONU.
L’année 2018 s’est achevée par la béatification à Oran, en présence du représentant du Pape François, de 19 religieux chrétiens morts en Algérie durant la décennie noire et la réouverture de la chapelle de Notre-Dame de Santa Cruz sur le mont Murdjadjo, après sa restauration. Tout un symbole.