La visite d’Etat du président italien, Sergio Mattarella, en Algérie a été l’occasion de réaffirmer la volonté commune des deux pays de consolider davantage des relations bilatérales “anciennes, solides et stratégiques”, en diversifiant le partenariat économique et en poursuivant la concertation politique sur les questions internationales et régionales, marquée par une “convergence de vues”, notamment sur le dossier libyen.
A l’issue d’entretiens samedi avec son homologue italien, arrivé dans la matinée à Alger, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a relevé, dans un point presse, un accord entre les deux pays sur toutes les questions d’intérêt commun, affirmant que les relations bilatérales sont “fortes” et seront “consolidées dans un avenir très proche”, à la faveur de la prochaine réunion du Haut comité algéro-italien de coopération.
“Nous nous sommes mis d’accord sur tout”, s’est félicité le président Tebboune, qui a noté une concordance de vues entre l’Algérie et l’Italie en matière de coopération économique, notamment dans le domaine des petites et moyennes entreprises, un tissu industriel faisant la réputation de l’Italie.
De son côté, le président Mattarella a rappelé que les relations algéro-italiennes “sont solides, anciennes et stratégiques, et nous travaillons afin de les renforcer et de les consolider davantage”, soulignant que les deux pays veulent élargir la coopération bilatérale à divers domaines, autres que celui traditionnel de l’énergie.
L’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz à l’Italie. Elle a exporté vers ce pays 14,8 milliards de m3 en 2020, à travers le gazoduc TransMed, soit une progression de 12% par rapport à 2019. Sa part de marché en Italie a ainsi augmenté à 22% en 2020 contre 18% en 2019.
Le TransMed, d’une capacité de 33,15 milliards de m3/an, relie l’Algérie à l’Italie en passant par le territoire tunisien.
Premier client de l’Algérie, l’Italie achète annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.
En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout).
L’Italie souhaite renforcer et diversifier son partenariat avec l’Algérie
Dans un entretien au quotidien national El Moudjahid, le président Mattarella a indiqué que l’Algérie restera dans le domaine de la coopération énergétique un “partenaire central”.
Il a affirmé que Rome souhaite renforcer et diversifier le partenariat bilatéral, en explorant de nouvelles collaborations dans des secteurs tels que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. “Ce sont des secteurs qui sont notamment au cœur des stratégies de transition énergétique italienne et algérienne et dont les opportunités économiques vont se multiplier dans les prochaines années”, a-t-il fait valoir.
Le chef de l’Etat italien a ajouté que son pays souhaite “accompagner” l’Algérie dans le processus de diversification de son économie.
Dans un autre entretien au journal Liberté, le président Mattarella a plaidé pour un partenariat entre l’UE et l’Algérie, “acteur crucial” en Méditerranée et en Afrique, basé sur “l’intérêt réciproque, et sur un plan d’égalité et de parité”.
A l’occasion de la visite d’Etat de deux jours du président italien, trois accords dans les domaines de l’éducation, de la justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel. Il s’agit d’un accord d’ouverture d’une école internationale italienne à Alger, d’un protocole de jumelage entre les Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie et d’un accord-cadre entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration et l’Institut central de la restauration de Rome.
Le président italien, qui a exprimé le souhait de son pays de renforcer la coopération culturelle avec l’Algérie, a visité dimanche la Basilique Saint Augustin et le site archéologique Hippone, à Annaba, d’où il a pris l’avion pour regagner son pays.
Source APS