En hommage au grand artiste Mohamed-Tahar Fergani (1928-2016) et maître incontestable du malouf, musique savante algérienne authentique, un musée permanent a été dressé au palais de la Culture “Mohamed Laïd Al Khalifa”, en plein coeur de la ville de Constantine, à la veille du premier anniversaire de sa disparition, le 7 décembre prochain.
Si la voix de ce grand chanteur s’est tue, ce musée ouvert au second étage du palais de la Culture demeurera un espace dédié notamment aux mélomanes désireux d’écouter le chant et musique du grand maître, a déclaré le directeur local de la culture, Aribi Zitouni, pour qui cet espace est le “noyau du musée”, enrichi grâce aux contributions des proches de l’artiste et de tous les mélomanes qui ont adoré son art.
Ce sera là, a-t-il ajouté, une sorte de “renvoie d’ascenseur” pour un artiste qui, de son vivant, a étoffé la musique algérienne et dont le nom était demeuré attaché à celui de Constantine au point de faire parfois de l’ombre à ses superbes et multiples ponts.
Mohamed-Tahar Fergani, qui fut durant sept décennies, le maître qui avait assis les bases de la musique authentique constantinoise et en fut le porte-drapeau à travers le pays et dans le monde, “mérite un tel espace”, a déclaré à l’APS M. Zitouni.
“Les divers pavillons du musée constituent un mémorial au sein duquel les fans de cet artiste en évoqueront le souvenir à chaque fois qu’il en ressente la nostalgie”, a-t-il poursuivi
Et de relever : “Tout le contenu exposé dans le musée incluant plusieurs dizaines de photographies de l’artiste avec de hauts responsables et célébrités, des attestations et des instruments de musique, a été offert par la famille Fergani et permet de faire le survol de la carrière artistique du hadj Mohamed Tahar Fergani”.
Un stand d’honneur est réservé au célèbre violon, dont se séparait que rarement hadj Fergani et qu’il avait offert à son petit-fils Adlane, artiste épris de malouf ainsi qu’à la médaille de l’ordre de mérite national “Achir” décerné à l’artiste par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et à la lettre de condoléance adressé par le chef de l’Etat à sa famille.
Des contacts sont en cours avec l’Office national des droits d’auteur et droits voisins pour enrichir cet espace à travers la présentation de disques et d’enregistrements rares du défunt artiste, a assuré M. Zitouni.
Hadj Mohamed Tahar Fergani, de son vrai nom Regani, né le 9 mai 1928 à Constantine, avait débuté sa carrière artistique à 18 ans. Il est décédé le 7 décembre 2016 dans un hôpital à Paris (France) à l’âge de 88 ans.