Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a annoncé mercredi la nomination de l’Italo-suédois Staffan de Mistura en tant qu’envoyé personnel pour le Sahara occidental, a annoncé l’organisation onusienne dans un communiqué.
Staffan de Mistura, 74 ans, succède à l’Allemand Horst Köhler, qui a démissionné le 22 mai 2019 et auquel le secrétaire général de l’ONU “est reconnaissant pour ses efforts constants et intensifs qui ont jeté les bases d’un nouvel élan dans le processus politique sur le Sahara occidental”, selon l’ONU.
Le nouvel envoyé personnel fournira ses bons offices au nom du Secrétaire général. Il travaillera avec tous les interlocuteurs concernés par le conflit sahraoui, y compris les parties, les pays voisins et les autres parties prenantes, guidés par la résolution 2548 (2020) du Conseil de sécurité et d’autres résolutions pertinentes, précise le communiqué.
Possédant deux nationalités, italienne et suédoise, le diplomate de Mistura cumule quatre décennies d’expérience à l’ONU, dans les zones touchées par le conflit aussi bien que dans les agences humanitaires. Il a été envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, offrant ses bons offices visant à promouvoir une solution pacifique à la crise syrienne.
L’ancien médiateur a aussi offert ses bons offices en Irak et en Afghanistan où il a servi en tant que chef des missions de l’ONU dans ces deux pays.
En plus de son service auprès des Nations unies, Staffan de Mistura a été nommé sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et par la suite vice-ministre des Affaires étrangères en Italie.
Le 29 avril dernier, le Front Polisario avait donné son accord à la nomination de Staffan de Mistura, mais le rejet du Maroc avait bloqué sa nomination depuis plus de quatre mois. Ce dernier a finalement accepté en septembre, sous la pression des Etats-Unis, la désignation du diplomate italo-suédois comme nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental.
Avant Horst Köhler, l’ONU avait déjà nommé trois médiateurs pour tenter de régler, en vain, le conflit au Sahara occidental, vieux de quarante six ans. Il s’agit des deux américains James Baker et Christopher Ross, et du Hollandais Peter Van Walssun.
Selon le SG de l’ONU, le poste d’émissaire pour le Sahara occidental “est un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver la bonne personne”.
Mais pour le Front Polisario, la nomination d’un nouvel envoyé personnel n’est pas “une fin en soi”, signalant que le rôle de cet émissaire est de “faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps conduisant à l’exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance”.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc soutenu par la France.
Source APS