L’Algérie acteur "indispensable" pour l’Afrique
L’Algérie est un partenaire "indispensable" pour le continent africain, à la fois, pour son présent et pour son avenir, a affirmé jeudi à Paris, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
"Par son poids spécifique, par son histoire, sa géographie et ses engagements, l’Algérie est un acteur indispensable sur toutes les questions concernant le présent et l’avenir du continent africain", a estimé M. Lamamra dans un entretien à l’APS à la veille de la tenue à l’Elysée, du Sommet sur la paix et la sécurité en Afrique.
Il a souligné que l’Algérie est "le soutien le plus fidèle, le plus fort, le plus constant et le plus engagé concernant les objectifs, les principes et les idéaux africains".
Le chef de la diplomatie algérienne qui a rappelé que l’Afrique a célébré en 2013 le cinquantenaire de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), devenue Union africaine (UA), sous le signe du panafricanisme et de renaissance panafricaine, a réitéré l’engagement "actif" de l’Algérie dans "tous les efforts de la convention du panafricanisme visant de réunir les conditions d’une renaissance africaine authentique".
"L’Algérie consent des sacrifices, accompli des engagements, assume des responsabilités vis-à-vis de l’Afrique et de la promotion de ses intérêts dans le concert des nations et les institutions internationales", a-t-il dit.
M. Lamamra a précisé que les mêmes engagements et les mêmes responsabilités seront respectés et défendus par l’Algérie lors du sommet de l’Elysée.
Le NEPAD a atteint son niveau de maturité
Le nouveau partenariat pour le développement en Afrique, plus connu sous l’appellation du NEPAD a "atteint son niveau de maturité" et est devenu un "programme phare" de l’Union Africaine (UA), a indiqué jeudi à Paris le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
"Si le NEPAD n’est plus un sujet d’actualité c’est parce qu’il a cessé d’être un évènement pour devenir un processus, il a atteint son niveau de maturité et devenu un programme phare pour l’UA", a affirmé M. Lamamra dans un entretien à l’APS à la veille de la tenue du Sommet de l’Elysée (Paris-France) sur la paix et la sécurité en Afrique.
Le Chef de la diplomatie algérienne qui répondait à une question de savoir pourquoi le NEPAD n’était plus à l’ordre du jour de l’actualité, a expliqué qu’"on parlait beaucoup" de cette structure lorsque elle était une "nouvelle initiative portée directement par plusieurs chefs d’Etats les plus prestigieux du continent, dont le président Bouteflika, l’ancien président Sud-africain, Thabo M’beki, et le Nigerian, Olusegun Obasanjo".
"Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une initiative portée seulement par quelques grands pays et quelques grands dirigeants du continent, le NEPAD est devenu un programme qui est partie prenante et intégrante de l’activité quotidienne de l’UA", a-t-il relevé.
M. Lamamra a encore expliqué que la partie des politiques, des conceptions du NEPAD est aujourd’hui intégrée à la commission africaine, et que sa partie exécutive est devenue une agence de mise en oeuvre des projets, notamment d’infrastructures.
Créée en 2001, le NEPAD avait été adopté par les dirigeants africains pour le développement du continent. Aujourd’hui, il fait partie des structures de l’UA avec la création en 2010 de l’agence NEPAD.
Interrogé sur les difficultés financières que rencontre cette structure, le ministre des Affaires étrangères a reconnu que "le financement est toujours un grand défis pour les projets d’infrastructures", soulignant, toutefois, qu’au niveau de la conception, "beaucoup de projets très ambitieux ont été élaborés".
Il a cité en exemple, la transsaharienne qui "devait aller jusqu’au Nigeria et désenclaver le Niger et le Mali", un corridor prévu entre Dakar et Djibouti" et la perspective de doubler ces grands projets autoroutiers par le rail.
Il a ajouté qu’une réflexion avait été engagée autour des installations portuaires et "toute une trame d’infrastructures qui devrait concourir à l’intégration sous régionale, régionale et continentale". Pour le chef de la diplomatie algérienne, ces projets sont "une révolution silencieuse qui est en train de se développer au niveau du continent africain à travers des étapes et des réalisations qui se soutiennent et qui s’accumulent pour permettre d’atteindre les objectifs souhaités".
En réponse à la transsaharienne qui "semble ne pas avancer" au Niger, M. Lamamra a relevé que "comme pour tous les grands projets structurants, d’envergure et de portée historique, une fois les études terminés, c’est la question du financement qui se pose".
"Le financement devrait venir de consortiums qui regrouperaient la banque mondiale, la banque africaine de développement, la banque islamique de développement et l’effort que chaque pays concerné doit faire avec ses propres ressources et ses propres moyens", a-t-il dit.
Il a donné l’exemple de l’Algérie qui a "tout financé et réalisé sur ses propres deniers" avant d’ajouter que "le mérite de l’Afrique est d’avoir vu grand, loin et tracé des objectifs stratégiques qui doivent être réalisés d’abord avec la mobilisation des moyens internes puis avec les capacités de mobilisation de ressources externes".
Le recours au financement étranger "n’est pas une aide", de l’avis de M. Lamamra qui estime que les investissements productifs de l’Afrique subsaharienne, qui constitue aujourd’hui "un gisement pour la croissance mondiale, puisque le taux de croissance de ces pays dé
passe les 10%", sont utiles pour le développement et la survie des entreprises de réalisations des pays européens où la construction des grandes infrastructures n’est plus une priorité.
passe les 10%", sont utiles pour le développement et la survie des entreprises de réalisations des pays européens où la construction des grandes infrastructures n’est plus une priorité.
"Pour les grandes entreprises européennes, pour continuer à se développer et à produire de la croissance et de la richesse, il faut à tout prix devenir partie prenante dans les pays africains", selon le ministre des Affaires étrangères.
M. Lamamra accompagne le premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui doit représenter le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, au Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique.
Il avait pris part, jeudi, à la réunion qui a regroupé les ministres africains des Affaires étrangères, en préparation de la conférence initiée par le président français, François Hollande