Le séminaire d’Alger réaffirme la position africaine de parler d’une seule voix à l’ONU
REUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA PAIX ET LA SECURITE EN AFRIQUE
L’ambition africaine de parler d’une seule voix au sein des instances onusiennes a été réitérée, mardi à Alger, à l’issue d’un séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique.
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué, lors d’un point de presse clôturant ce séminaire, que "l’une des mesures prises est d’encourager les trois membres africains non permanents au Conseil de sécurité de l’ONU à agir comme une équipe compacte" pour plaider la cause du continent.
Il s’agit, pour les trois pays africains, d’agir "en collaboration étroite" avec la Mission d’observation de l’UA auprès de l’ONU pour transmettre "en temps réel" au Conseil de sécurité de l’ONU, les décisions émanant du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et les orientations des chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissent au moins deux fois par an.
"Cette ambition de parler d’une seule voix est réitérée et des mesures pratiques ont été envisagées, discutées et adoptées afin de concrétiser cet objectif", a-t-il affirmé.
M. Lamamra a réitéré, dans ce sens, la position africaine "constante" concernant la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, faisant remarquer l’existence d’un processus intergouvernemental de négociations à ce sujet.
Il a indiqué que la réforme englobe l’élargissement, les méthodes de travail, la transparence et les relations du Conseil de sécurité avec les organisations régionales, telles que l’UA et son Conseil de paix et de sécurité.
Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l’Afrique est partie prenante à cette négociation, à travers un comité de dix chefs d’Etat dont l’Algérie.
Le comité, présidé par le chef d’Etat sierra-léonien, regroupe les pays africains qui parlent "d’une seule et même voix".
Le comité se réunit au niveau des ambassadeurs, des ministres et des chefs d’Etat pour évaluer les contacts, les consultations et les négociations et affiner la position africaine commune.
Le séminaire d’Alger, une voix "cohérente" et "efficace"
De son côté, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a estimé que le séminaire d’Alger marque le début d’une voix africaine "beaucoup plus cohérente et efficace" au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
Elle a souligné que ce séminaire ayant réuni des chefs de la diplomatie africaine, ainsi que des représentants d’instances relevant de l’UA et de l’ONU, avait pour objectif d’examiner "les différentes manières de renforcer la position africaine au Conseil de sécurité des Nations unies".
"Nous sommes convenus d’avoir plus de cohésion et une communication constante entre Addis-Abéba et New York et les capitales des pays qui représentent l’Afrique comme membres non permanents au Conseil de sécurité des Nations unies (Rwanda, Nigeria et Tchad), a-t-elle dit.
Les participants à ce séminaire sont également convenus de "renforcer" en capacités humaines et financières le bureau du Conseil paix et sécurité de l’UA à Addis Abeba et la Mission d’observation de l’UA aux Nations unies. Il s’agit aussi de doter la Mission de l’UA à l’ONU d’un statut "plus renforcé et le plus rapidement possible", a-t-elle relevé.
La chef de la diplomatie du Rwanda a indiqué que les recommandations, issues de la rencontre d’Alger, seront soumises au sommet de l’UA au mois de janvier en Ethiopie pour être "enrichies et endossées par l’ensemble des pays africains".
Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, a affirmé que les pays africains comptent sur leurs membres non permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour plaider, de façon effective, les causes du continent auprès du Conseil de sécurité.
"Plus que jamais, nous comptons sur le Rwanda, le Nigeria et le Tchad pour adresser un signal fort de notre détermination à agir sur la conduite de l’examen des questions africaines au Conseil de sécurité", a-t-il dit.
Il a souligné que les recommandations adoptées par les participants au séminaire d’Alger "serviront, sans nul doute, à mieux harmoniser et coordonner notre interaction avec les membres africains non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU".
Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a rendu un hommage appuyé au grand leader sud-africain, Nelson Mandela, décédé jeudi dernier à Johannesburg.
Il a rappelé que l’Algérie a décidé d’observer le deuil "de nos frères et sœurs d’Afrique du Sud pendant 8 jours, tout comme elle l’avait fait pour ses propres chefs d’Etat disparus, citant notamment le "père fondateur" de l’OUA, le défunt président Ahmed Benbella, Chadli Bendjedid et Ali Kafi".