La reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental, annoncée récemment par le président sortant, Donald Trump risque de miner la politique américaine et de créer un climat d’instabilité dans la région du Maghreb, a affirmé, mardi, l’ancien conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton.
“La reconnaissance par Trump de la souveraineté marocaine (sur le Sahara occidental) mine dangereusement des décennies d’une politique américaine soigneusement mise en place”, a indiqué John Bolton dans une tribune publiée sur le site américain spécialisé Foreign Policy.
Reprenant les arguments du sénateur américain pro-sahraoui James Inhofe, John Bolton qui a quitté son poste à la Maison-Blanche, en 2018, a estimé que les Marocains et les Israéliens auraient pu normaliser leurs relations sans pour autant sacrifier le peuple sahraoui. Il a rappelé, à ce propos, que la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental faisait partie de ce deal.
“La meilleure chose à faire pour Biden dès son investiture serait d’annuler la décision relative à la souveraineté marocaine. Ce ne sera pas facile étant données les attentes, mal inspirées, du côté de Rabat et (d’Israel). Si Biden veut faire un revirement de 180 degrés, il devra le faire immédiatement après son installation, cela minimisera les dommages”, a soutenu Bolton.
L’Algérie aurait dû être consultée
L’ancien chef du National Security Council (NSC) pense que l’Algérie aurait dû être consultée par les Etats-Unis avant que l’annonce de Trump ne soit faite, au même titre que “le Polisario, la Mauritanie et d’autres pays concernés par la question”.
“L’approche désinvolte (de Trump) visant à annoncer une autre victoire superficielle provoquera d’importants problèmes de stabilité au Maghreb”, a-t-il ajouté.
“C’est ce qui se produit lorsqu’un amateur prend en main la diplomatie américaine”, a-t-il relevé accusant Trump d’être incapable de traiter des questions politiques complexes et d’avoir une propension à faire des “deals”, faisant allusion à son profile d’homme d’affaires.
Source APS