La Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), a salué les “efforts remarquables” déployés par le gouvernement algérien pour assurer l’approvisionnement des matières de première nécessité aux camps des réfugiés sahraouis, et alerté la communauté internationale de “la double peine que les Sahraouis ont désormais à affronter” suite à la crise sanitaire provoquée par la pandémie du Covid-19.
Lors d’une réunion, tenue vendredi via visioconférence, de la task-force sous la présidence de Pierre Galand, président de l’EUCOCO, réunissant plusieurs responsables sahraouis et du mouvement de solidarité en Europe et en Algérie, les participants ont dressé un bilan de la situation actuelle du peuple sahraoui dans les camps des réfugiés, les zones libérées et les territoires sous occupation marocaine.
Selon le communiqué sanctionnant les travaux de la réunion, les participants, tout en soulignant “les efforts remarquables déployés par le gouvernement algérien sur place pour assurer l’approvisionnement des matières de première nécessité aux camps des réfugiés sahraouis”, ont alerté vivement la Communauté internationale, de “la double peine que les Sahraouis ont désormais à affronter suite à cette crise internationale”.
“L’exil et le refuge qui sont déjà un isolement et maintenant le confinement qui les prive d’une grande part de l’arrivée des aides alimentaires avec l’arrêt du transport”, ont-ils souligné lors de la réunion.
Les responsables sahraouis participants à cette réunion ont insisté particulièrement sur le manque des produits alimentaires, les médicaments et sur les difficultés d’approvisionnement en eau. Face à cette situation la task-force a décidé d’engager une campagne pour alerter et accélérer l’arrivée de l’aide dans les camps.
Les responsables associatifs présents ont salué la décision prudente des responsables sahraouis de suspendre pour cette année le programme des “Vacances en paix” des enfants sahraouis en Europe. Ils se sont engagés à répondre largement au programme alternatif proposé par le ministre de la jeunesse de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Pendant cette réunion, l’actualité politique et la situation des droits de l’Homme ont fait l’objet de nombreux échanges, selon la même source.
Les participants se sont d’abord “étonnés de la très faible réactivité du Conseil de sécurité qui vient de tenir sa réunion début avril et surtout de son incapacité à nommer un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, témoignant ainsi de son impuissance à l’égard du Maroc qui s’investit davantage dans sa politique de fuite en avant et de défi de la communauté internationale”.
Ils ont également réagi avec force suite à la “nomination scandaleuse” du Représentant du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, comme facilitateur de la réforme des organes des traités relatifs aux droits de l’Homme.
“Les présents connaissent le passé de ce diplomate à Genève et son présent à New York ainsi que le statut de son pays comme puissance occupante militaire du Sahara occidental et ne peuvent que craindre pour les prisonniers politiques sahraouis dont les conditions de détention sont encore aggravées par la pandémie du covid 19”, ont-ils relevé.
Ils ont salué, par la même occasion, les déclarations de Mme Bachelet, haute -Commissaire aux Droits de l’Homme, en faveur de tous les prisonniers, les politiques tout particulièrement.
“Tous les présents sont bien sûr affectés par la situation actuelle, mais sont également conscients de faire vivre encore davantage la solidarité avec le peuple sahraoui”, ont affirmé les participants.
Les participants ont également souligné que “d’autres formes vont être mises en œuvre en lien avec le Front Polisario pour toujours s’adresser à l’ONU, à l’Union africaine et à l’Union européenne. Le nouvel intergroupe, Paix pour le peuple sahraoui, du Parlement européen sera pour la task-force un partenaire privilégié”.
Ils ont tenu à saluer “la capacité du peuple sahraoui à résister à cette nouvelle épreuve et à toujours faire vivre une mobilisation pour gagner son indépendance”.
Source APS