Les protagonistes de la crise en Libye observent un cessez-le-feu au terme d’intenses efforts de l’Algérie en vue d’une solution politique et inclusive à la crise telle que préconisée par les Nations Unies.
Les parties libyennes, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union (GNA), Fayez al Sarradj, et le maréchal Khalifa Haftar, ont répondu à l’appel pour un cessez-le-feu, ouvrant la voie aux tractations pour un règlement politique à la crise qui secoue la Libye depuis la chute du leader libyen Mouammar El Gueddafi en 2011.
Après les forces sous la conduite du maréchal Khalifa Haftar, le GNA reconnu par la communauté internationale, a annoncé dimanche qu’il accepte le cessez-le-feu auquel ont appelé plusieurs pays, dont l’Algérie, pays voisin de la Libye, qui a longtemps milité pour un retour au calme dans ce pays voisin longuement menacé par les affres de la guerre.
Fruit des efforts pour résoudre la crise en Libye, le président de la République,Abdelmadjid Tebboune, qui a reçu samedi à Alger le ministre congolais des Affaires étrangères et de la opération, Jean-Claude Gakosso, fut destinataire d’un message du président congolais en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye.
Ce message comporte une invitation adressée au président de la République pour assister à la réunion que le Comité compte tenir le 25 janvier courant.
“L’audience a été l’occasion d’évaluer la situation en Libye, ce pays frère, et l’échange de vues sur les voies à même de mettre fin aux hostilités et aux ingérences étrangères et de dynamiser le processus des négociations entre les parties libyennes ainsi que le rôle de l’UA dans la relance du processus de paix dans ce pays frère, loin de toute ingérence étrangère”, avait indiqué un communiqué de la présidence de la République.
Alger multiplie, depuis quelques jours, les initiatives diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye en crise, alors que la logique de la guerre menaçait de prendre des proportions aux conséquences plus dramatiques pour le peuple libyen.
Soucieuse de rester à “équidistance” des deux camps, Alger a rejeté toute ingérence étrangère en Libye et a exhorté toutes “les parties libyennes à retourner rapidement à la table des négociations”.
Lundi dernier, en recevant le chef du GNA, Fayez El Serraj, le président Tebboune a eu à réitérer “l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère” au moment où la Turquie avait décidé de déployer des troupes en Libye “en soutien” au GNA.
Au terme de cet entretien, l’Algérie avait appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à “prendre ses responsabilités” et à “imposer un cessez-le-feu”. L’appel d’Alger a été suivi mercredi par la Turquie et la Russie, dont les deux dirigeants, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, avaient agi dans le sens initié par la diplomatie algérienne en appelant à un cessez-le-feu.
Accélérant ses efforts diplomatiques, l’Algérie avait accueilli le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, dans le cadre d’une visite officielle axée essentiellement sur la Libye. Les entretiens avaient été axés notamment sur des “moyens à mettre en oeuvre pour éviter (…) une aggravation de la situation” en Libye.
Le ballet diplomatique centré sur le règlement de la crise libyenne s’est poursuivi jeudi à Alger avec l’arrivée des chefs de la diplomatie égyptienne et italienne, Sameh Choukri et Luigi Di Maio.
En parallèle aux efforts et au rôle pivot de l’Algérie, le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a décidé il y a quelques jours de se réunir en sommet début février pour examiner la situation en Libye et au Sahel, en proie à l’instabilité depuis des années, avait annoncé le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui.
La réunion du CPS se tiendra à la veille du sommet de l’UA, prévu les 8 et 9 février à Addis-Abeba, avait indiqué à l’APS M. Chergui. Elle sera consacrée à la “crise libyenne et à la circulation des armes qui a aggravé la situation au Sahel”, avait déclaré le Commissaire Chergui.
Encouragé par le soutien aux efforts engagés par Alger, l’UA s’active à reprendre en main le dossier libyen, en restant engagée à appuyer une solution politique inclusive en Libye.
Lundi passé, le président congolais Denis Sassou Nguesso avait plaidé pour que l’Afrique ne soit pas marginalisée dans la résolution de la crise libyenne, qualifiant d’”inefficace” et “contre-productif” tout règlement qui ne tiendrait pas compte du rôle du continent.L’Union européenne n’a pas cessé de son côté à appeler à un apaisement de la situation et à une solution politique en Libye.
Source APS