L’Algérie a présenté à Addis-Abeba, à la veille de la tenue du 28ème sommet de l’Union africaine (UA), sa vision concernant le processus de réforme l’organisation panafricaine à même de lui permettre de répondre aux aspirations des peuples du continent en matière de développement et d’intégration, affirmant toute l’importance qu’elle accordait à ce processus et sa disponibilité à contribuer à son aboutissement.
Pour l’Algérie ce processus, qui ne doit pas toucher aux fondements et aux principes de l’UA contenus notamment dans son Acte constitutif,
C’est dans cet esprit que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a, dans son intervention devant la retraite des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA consacrée à la question de la réforme de l’Union, indiqué que cette réforme n’était pas l’apanage des seuls Etats membres, mais incombait aussi aux organes et mécanismes de l’organisation appelés à contribution à cette entreprise.
M. Sellal a souligné également que les propositions d’adaptation, d’ajustement et de transformation institutionnelle de l’UA qui seront adoptées devront résulter d’une “réflexion exhaustive” qui intègre les enseignements tirés des expériences passées pour donner corps aux aspirations et objectifs énoncés dans les instruments fondamentaux de l’UA, en particulier son Acte constitutif et l’Agenda 2063.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra s’est également prononcé sur le sujet de la réforme de l’UA, affirmant qu’elle “ne doit pas toucher aux principes fondamentaux de l’Union mais plutôt à son fonctionnement technique”.
“Ces réformes doivent être pratiques et techniques et non pas politiques”, a-t-il souligné, précisant qu’il “ne s’agit pas d’une réforme fondamentale qui touchera les objectifs et les principes de l’Union mais plutôt de la révision du fonctionnement technique de l’Organisation et de ses structures pour améliorer leur rendement”, a-t-il expliqué.
A titre d’exemple, M. Lamamra a indiqué que le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA n’était pas mentionné dans l’Acte constitutif de l’Union, mais qu’il y avait juste un protocole relatif au CPS ajouté à cet Acte.
“Maintenant que l’expérience a prouvé que le CPS est un organe essentiel, certainement des dispositions vont être introduites dans l’Acte constitutif”, a-t-il affirmé.
Lors du sommet de l’UA tenu en juillet 2016 à Kigali, le président rwandais, Paul Kagame, s’est vu confié la mission d’élaborer un rapport sur la réforme l’organisation panafricaine. Pour ce faire, M. Kagame s’est entouré d’une dizaine d’experts africains, connus pour leur engagement en faveur du développement du continent, pour le conseiller et lui prêter assistance dans cette tache.
Le rapport préliminaire concernant ce projet de réforme a été présenté dimanche à Addis-Abeba lors de la retraite de chefs d’Etat et de Gouvernement africains et à laquelle a pris part M. Sellal, en tant que représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Les travaux de cette réunion se sont déroulés à huis clos.