Le ministère de la Culture a récemment publié le deuxième numéro du magazine culturel “Inziyahat” qui est accompagné d’un ouvrage collectif intitulé “Questionnement du colonialisme”, oeuvre de plusieurs écrivains qui ont mis à nu les méthodes de domination et d’hégémonie de l’esprit occidental sur les cultures des anciennes colonies.
Parmi les participants à cet ouvrage, l’universitaire Ouahid Benbouaziz, qui a présenté une lecture sur le livre du linguiste et philosophe marxiste pakistanais Ijaz Ahmad, “Sur la théorie … classes, nations, littératures” (1992), considéré par nombre d’écrivains arabes comme une extension des livres critiquant l’ouvrage “l’orientalisme” du linguiste américain d’origine palestinienne Edward Said.
L’écrivain revient sur plusieurs sujets traités par Ijaz Ahmed dans son livre, à l’instar du “contrôle” opéré par l’Occident sur la littérature des pays communément appelés “tiers monde”.
Selon Ouahid Benbouaziz, l’Occident a travaillé sur “l’adoption de textes idéologiques qui servent ses intérêts plus que ceux du tiers monde”, ajoutant que la reconnaissance de certains écrivains locaux originaires d’anciennes colonies “passe par un processus de filtrage précis destiné à servir les idéologies occidentalisées”.
Le supplément présente également un texte sur l’écrivaine globe-trotter française Isabelle Eberhart, écrit par Abderrahmane Oughlissi, qui , à travers une lecture critique de “Yasmina”, une des histoires de l’auteure française, établit ses intentions colonialistes, estimant qu’il est “naïf de considérer ses œuvres comme innocentes, pures et loin du jeu colonial”.
Abderrahmane Oughlissi souligne que les écrits d’Isabelle Eberhart appartiennent à cette littérature qui “vise à activer les stratégies de l’impérialisme mondial”, lequel sert à contenir, réduire, voire déformer l’histoire des peuples colonisés, afin de faciliter leur domination et mieux les préparer à l’assujettissement”.
D’autres sujets présentés dans le supplément traitent des questions du colonialisme et du post-colonialisme, de la condamnation des génocides causés par l’esprit occidental, des textes sur le roman algérien contemporain, et une lecture sur l’ouvrage “Notes algériennes” du journaliste anticolonialiste français et avocat des droits de l’homme, Henri Alleg.
En plus de ce livre critique et élitiste, le magazine présente également un autre supplément intitulé “El manass El Adabi” (le refuge littéraire) qui comprend de nombreux textes littéraires, poétiques et de fiction, d’auteurs algériens et arabes.
Source APS