La prise en charge des préoccupations de la jeunesse figure en “bonne place” dans les programmes électoraux des cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain, s’engageant à faire participer cette frange à la vie politique et à l’impliquer dans le développement du pays.
Reconnaissant d’emblée le rôle mené par les jeunes dans la genèse du Hirak du 22 février, les prétendants à la magistrature suprême s’engagent à ériger des politiques publiques visant à promouvoir cette catégorie de la société, à travers notamment la mise en place de nouvelles institutions et des mécanismes appropriés.
Les différentes propositions étalées, à ce titre, par les cinq postulants convergent sur la nécessité d’offrir des conditions idoines d’éducation et de formation devant permettre aux jeunes une meilleure insertion dans la vie professionnelle.
Les candidats sont unanimes à souligner, également, l’urgence de réduire le taux de chômage “trop élevé” chez les jeunes, surtout parmi les diplômés universitaires, insistant sur la mise en place d’une approche économique du traitement de ce problème par la création de postes d’emploi permanents.
L’émancipation de la jeunesse à travers des politiques permettant l’accès aux postes de responsabilités et décisionnels fait partie, aussi, des mesures suggérées afin de renforcer la place de la frange juvénile dans la société.
Les programmes électoraux des candidats comportent aussi des propositions distinctives, illustrant leur “détermination” à offrir l’environnement d’émancipation de cette ressource humaine, de loin la plus importante dans la population algérienne.
Ainsi, le candidat Abdelmadjid Tebboune a promis, s’il était élu, d’intégrer de manière progressive les demandeurs d’emploi enregistrés au niveau de l’Agence nationale de l’Emploi (ANEM) et de veiller à l’insertion des primo-demandeurs dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DIAP) ainsi que le recrutement de jeunes par le biais du contrat de travail aidé (CTA).
Pour encourager les entreprises à recruter des jeunes, M. Tebboune s’est dit prêt à créer des incitations fiscales et parafiscales. Il s’est engagé aussi à institutionnaliser le rôle des jeunes au sein des structures de l’Etat, et insérer cela dans la Constitution.
Assurant que l’Algérie dispose d’un capital humain inestimable, le candidat Abdelkader Bengrina a estimé que la jeunesse constitue “un facteur de stabilité”, s’engageant à l’associer dans la prise de décision, dans l’élaboration des politiques publiques et dans la gestion des grandes entreprises publiques.
Le candidat du Mouvement El-Bina a promis de faire baisser le taux de chômage à 8 %, misant sur le soutien des jeunes porteurs de projets collectifs et individuels, et la création d’emplois dans les secteurs jugés productifs (tourisme, agriculture, commerce, industrie )
De son côté, le candidat Ali Benflis a mis l’accent sur la situation des jeunes algériens, relevant l’existence d’un “fossé” séparant les jeunes du système politique, ce qui appelle, selon lui, à la mise en place d’une politique pour remédier à cette situation.
Pour ce faire, le président de Talaie El Hourriyet a proposé une stratégie nationale globale qui devra traduire les aspirations “légitimes” des jeunes. “Cette stratégie nationale sera conçue avec les représentants des jeunes et les différentes institutions nationales concernées”, a-t-il préconisé.
Appelant à l’instauration d’un dialogue permanent et à la concertation avec les jeunes, M. Benflis envisage, s’il était élu, à revoir la condition d’âge pour être éligible à briguer des mandats électifs au sein des Assemblées nationale, wilayale et communale. La création d’une cellule d’écoute des jeunes à la présidence de la République, au niveau du premier ministère ainsi qu’auprès des différents départements ministériels, figure parmi les mesures prônées par le président de Talaie El Hourriyet.
Un Observatoire pour l’emploi pour lutter contre le chômage
Le candidat Abdelaziz Belaïd compte, pour sa part, créer un Observatoire national pour l’emploi afin de lutter contre le chômage et encourager les jeunes entrepreneurs à lancer des micros entreprises.
Le secrétaire général du Front El Moustakbal, le plus jeune des candidats en lice à la présidentielle du 12 décembre prochain, a insisté sur le renouvellement du personnel de toutes les institutions et entreprises publiques afin de donner la chance aux jeunes de participer à l’édification du pays.
Pour encourager l’esprit créatif et la liberté d’expression chez cette frange, M. Belaïd a proposé l’ouverture de “Villages touristiques et culturels” dédiés spécialement aux jeunes.
Le candidat Azzedine Mihoubi a estimé, lui, que la mise en place du Conseil supérieur de la Jeunesse (prévu dans la Constitution, qui n’a pas été mis en place à ce jour) sera un mécanisme clé de prise en charge des préoccupations des jeunes par le gouvernement.
Pour le candidat du Rassemblement national démocratique (RND), il y a nécessité de mettre à niveau Des infrastructures de maisons de jeunes et tous les centres de formation dédiés à cette catégorie de la société.
Dans ce cadre, il a cité le développement d’ateliers pour l’apprentissage des langues étrangères, la maîtrise de l’outil informatique et l’ouverture de nouvelles bibliothèques surtout dans les quartiers défavorisés.
L’ex-ministre de la Culture envisage de mettre en œuvre des actions de soutien à la participation des jeunes aux activités associatives et culturelles, et à la vie politique locale et nationale.