Les Nations unies ont indiqué mercredi que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, demeurait “la seule voie viable” pour régler la crise complexe dans ce pays sahélien, appelant les Maliens à se “l’approprier sur le plan national” afin qu’il puisse être exécuté.
“L’exécution de l’Accord de paix demeure la seule voie viable pour régler la crise complexe du Mali et jeter les bases de solutions durables pour la paix et la stabilité (…) Il est toutefois important de saisir qu’à ce stade critique, il n’existe d’autre option que cet accord”, souligne le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son nouveau rapport trimestriel sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali.
“Il faut redoubler d’efforts pour veiller à ce que la population, dans toutes ses composantes, le comprenne. Il est de la plus haute importance que les parties signataires règlent leurs différends par la concertation et reprennent les réunions régulières du Comité de suivi de l’Accord”, insiste Guterres dans ce rapport, présenté mercredi au Conseil de sécurité.
Le SG de l’ONU s’est dit “préoccupé” par la persistance des retards dans l’exécution de l’Accord dans le cadre du dialogue national inclusif, et par le regain d’insécurité dans tout le pays, notamment par l’absence de redéploiement des forces de défense et de sécurité nationales reconstituées dans le nord du Mali.
Guterres a exhorté les chefs de l’opposition et la société civile qui ont décidé de ne pas participer au dialogue inclusif de tenir compte de l’intérêt national.
En parallèle, il a demandé aux dirigeants maliens “de faire preuve de l’esprit d’initiative nécessaire” et de trouver un terrain d’entente et des solutions pragmatiques pour reprendre la mise en œuvre du processus de paix et faire avancer les réformes essentielles, notamment la révision de la Constitution, mesure indispensable, selon lui, pour progresser dans d’autres domaines.
“J’exhorte tous les acteurs à dépasser leurs divergences, à travailler ensemble et à trouver des solutions pour accélérer l’exécution de l’Accord. Cela reste le moyen le plus pragmatique de s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’instabilité et de l’intensification des activités terroristes”, a-t-il dit.
Le SG de l’ONU a alerté sur la nouvelle dégradation de la situation sécuritaire au Mali et dans l’ensemble de la région du Sahel, où les groupes terroristes gagnent du terrain et les attaques contre les forces de sécurité nationales et internationales se poursuivent sans relâche.
Au centre du Mali, les activités terroristes continuent d’alimenter les violences intercommunautaires, ce qui pèse lourdement sur la population locale, selon le rapport.
Se félicitant de l’intégration de 1.330 ex-combattants des mouvements signataires dans les forces armées nationales, Guterres a indiqué que leur redéploiement dans des unités reconstituées et réformées, tel que prévu par l’accord, sera important non seulement pour renforcer les forces armées nationales, mais il constituera aussi une première mesure concrète vers le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le nord du pays.
Aussi, pour stabiliser la situation au Mali et lutter contre le terrorisme, il est nécessaire de faire progresser les réformes envisagées dans le cadre de l’accord, d’investir dans le développement économique et d’ouvrir des perspectives dans l’ensemble du territoire, a-t-il estimé.
Le Conseil de sécurité se réunit mercredi pour évaluer les progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 et discuter du plan d’adaptation de la Minusma visant à accroître la mobilité et la souplesse de la mission onusienne.
Source APS