Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, Nguessan François a salué, dimanche, les efforts de l’Algérie dans la lutte contre la malaria depuis plusieurs années, des efforts qui lui ont valu d’être certifiée exempte de paludisme en 2019 de la part de l’OMS.
En marge d’une journée organisée par le ministère de la Santé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (25 avril), le même responsable a salué les mécanismes mis en place par l’Algérie pour lutter contre cette maladie et éviter sa réapparition auprès de la population.
Les cas qui apparaissent sporadiquement en Algérie sont tous «importés», a souligné le ministère de la Santé, et ce en raison du déplacement des personnes (migration) et les transactions commerciales avec certains pays subsahariens.
Dans un message de la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr. Matshidiso Moeti, lu par le représentant de l’OMS en Algérie, celui-ci a indiqué que 36 des 44 pays d’endémie palustre de la région n’ont pas encore atteint le niveau requis dans la lutte contre la maladie infectieuse.
Le paludisme fait perdre à l’Afrique, chaque année, en moyenne 1,3 point de pourcentage en termes de croissance économique, outre l’absentéisme enregistré dans le travail et 11 % des absences scolaires dans certains pays sont dues à cette maladie.
En vue de remédier à cette situation, il faut faire encore plus d’efforts pour venir en aide aux populations à risque. En 2019, un ménage à risque sur trois ne disposait pas d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII) et 48 % des enfants de moins de cinq ans ne dormaient pas sous une MII et 31% d’entre eux n’ont pas été soumis à un test de dépistage du paludisme.
Concernant les femmes enceintes, Dr. Nguessan a fait savoir que «deux femmes enceintes sur trois n’ont pas reçu trois doses ou plus de traitement préventif intermittent et l’on recense 822.000 nourrissons ayant un faible poids à la naissance dans 33 pays”.
De nouveaux défis se profilent à l’horizon, tels que l’augmentation de la résistance des vecteurs aux insecticides dans la région. La résistance des parasites du paludisme à certains médicaments pourrait aussi rendre cette maladie très difficile à traiter.
Des mesures d’urgence doivent donc être prises pour se rapprocher des objectifs mondiaux de réduction de 90 % du nombre de cas et de décès dus au paludisme d’ici 2030.
Dr. Nguessan s’est réjoui des résultats de l’utilisation du vaccin antipaludique dans certains pays africains, le qualifiant d’outil prometteur supplémentaire dans la prévention du paludisme.
Il a souligné les efforts de l’OMS avec les pays pour mener une réflexion stratégique sur les causes de la stagnation des progrès constatés ces cinq dernières années et chercher les solutions adéquates pour atteindre les cibles fixées pour 2030.
Source APS