Intervention du ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, lors de l’ouverture de la conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et la dé-radicalisation.
L’Algérie reste “convaincue” que la lutte contre le terrorisme nécessite une “conjonction” des efforts et des moyens de l’ensemble de la communauté internationale, a affirmé mercredi à Alger le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.
“L’Algérie est convaincue que la lutte contre le terrorisme et ses matrices idéologiques, est une oeuvre de longue haleine, qui appelle à la conjonction des efforts de toute la communauté internationale”, a indiqué M. Messahel dans une allocution à l’ouverture de la conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et la dé-radicalisation.
L’Algérie qui demeure “préoccupée” par la montée des extrémistes, entend associer ses efforts à ceux de la communauté internationale pour lutter contre ce fléau matrice du terrorisme, a-t-il souligné.
“Consciente de ses responsabilités, l’Algérie a régulièrement pris des initiatives régionales et internationales, à l’image de l’organisation de la conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et la dé-radicalisation, dans le but de contribuer à une meilleure protection contre la menace terroriste”, a ajouté M. Messahel.
L’action de l’Algérie porte sur l’entretien d’une “coordination étroite” entre les institutions chargées de la lutte contre le terrorisme, ainsi que sur des programmes de formation, d’échange d’informations et de fourniture d’équipements, a-t-il précisé.
Le ministre a estimé, en outre, que c’était “grâce à un Etat fort et capable, mis en œuvre et consolidé sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que l’Algérie a pu combattre, avec succès, le terrorisme et mettre en oeuvre la politique de réconciliation nationale dans le respect de l’ordre constitutionnel et des lois de la République”.
Pour l’Etat algérien, a-t-il poursuivi, le respect des droits de l’Homme et la primauté du droit “ont été et restent les fondements mêmes de son long combat contre le terrorisme, qui dure depuis le début des années 1990”.
“De par notre expérience, la lutte contre l’extrémisme violent doit s’étendre à tous les secteurs de la société et impliquer le gouvernement et les citoyens”, a-t-il souligné, ajoutant que cette lutte exigeait “l’adoption de politiques résolues à long terme”.
A cet effet, l’Algérie a mené “une politique de dé-radicalisation multisectorielle inscrite dans la longue durée et vise, au niveau religieux, la préservation du référent religieux de la société algérienne des idées néfastes”, a-t-il expliqué.
La lutte de l’Algérie contre l’extrémisme comprend également l’amélioration de la gestion des mosquées, la réappropriation par celle-ci de leur véritable rôle cultuel, éducateur et social, ainsi que la prévention contre ce fléau dans les sermons des imams et les enseignements coraniques et dans toutes les manifestations à caractère religieux.
L’Algérie a également procédé à la réorganisation de l’institution de la fetwa et prévoit de créer prochainement un Observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux et une académie des sciences du fiqh.
“Nous assurons aussi la formation et l’encadrement des imams appelés à exercer au milieu de la communauté algérienne établie à l’étranger, dans le cadre d’accords bilatéraux, comme nous avons lancé avec les pays du Sahel, la Ligue des imams du Sahel”, a fait savoir M. Messahel.
Dans le domaine judiciaire et pénitentiaire, l’Algérie privilégie des approches en faveur de la réhabilitation et de la réinsertion, tout en soustrayant le milieu carcéral à la propagande extrémiste et à ses recruteurs.
L’Algérie accorde, par ailleurs, une grande importance à la communication dans sa politique de dé-radicalisation et œuvre à conforter le pluralisme politique, la liberté d’expression et l’ouverture du champ médiatique à travers la refonte des textes législatifs et réglementaires et la mise en place d’institutions de régulation, d’éthique et de déontologie.
S’agissant de l’organisation de la conférence internationale d’Alger, le ministre a précisé qu’elle intervenait “en réponse à l’intérêt international manifesté pour son expérience en matière de dé-radicalisation et aux nombreuses sollicitations qui lui ont été adressées pour partager cette expérience”.
Il a souhaité que la conférence internationale d’Alger soit sanctionnée par des recommandations opérationnelles et surtout sur des stratégies et des programmes à même de contribuer au renforcement des capacités respectives de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.
Regroupant des représentants de plus d’une cinquantaine de pays, dont les membres du Conseil de sécurité et des organisations régionales et internationales, les travaux de cette conférence se poursuivent à huis clos et prendront fin jeudi.