L’Union du Maghreb arabe (UMA) et l’Organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont lancé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Eau, l’Initiative maghrébine des eaux non-conventionnelles (IMENCO) dans l’objectif de faire face à la rareté de l’eau dans la région maghrébine.
Cette initiative a été lancée lors d’une réunion tenue lundi, dans le cadre du Dialogue politique Maghrébin de haut niveau, organisée par l’UMA en collaboration avec le bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord, qui a présenté “les visions, les orientations stratégiques et les approches adoptées pour l’utilisation du potentiel de ces ressources en eaux dites, non- conventionnelles”, selon un communiqué de bureau de la FAO.
Au terme des travaux de ce Dialogue de haut niveau, les participants ont adopté une Déclaration ministérielle conjointe de coopération qui affirme l’adhésion des pays à l’initiative IMENCO.
Cette Initiative proposée par la FAO et l’UMA, permettra de “renforcer la coopération maghrébine à travers la mise en place d’un comité technique permanent, spécialisé dans le domaine des eaux non-conventionnelles au sein de l’UMA”, explique la même source.
Elle créera un Pôle d’éxcellence maghrébin pour la réutilisation des eaux non-conventionnelles basé sur le développement et l’interconnexion des sites pilotes d’excellence à travers la région de l’UMA.
Une plateforme collaborative maghrébine pour une capitalisation des expériences des dernières décennies, et pour favoriser des échanges de bonnes pratiques et le partage de connaissances et des résultats de recherche sera créée comme mécanisme du Pôle d’éxcellence maghrébin pour les eaux non- conventionnelles.
Lors de la réunion, le Secrétaire général de l’UMA, Taïeb Baccouche a salué les travaux de ce Dialogue, qui a permis de souligner les défis communs liés à la rareté de l’eau et au potentiel des eaux non conventionnelles dans les pays du Maghreb et permis “d’apprendre davantage sur les expériences réussies et l’examen des orientations stratégiques, présentées pour évaluer le potentiel des eaux non-conventionnelles pour l’agriculture”.
Il s’est déclaré “confiant” sur les perspectives de renforcement de la coopération entre les pays pour “l’identification d’orientations et de plans stratégiques pour les eaux non conventionnelles”.
Dans son intervention, le Coordinateur de la FAO pour l’Afrique du Nord, Philippe Ankers, a rappelé, quant à lui, “l’attention considérable qu’accorde la FAO à la rareté de l’eau qui a pris un large éventail d’initiatives et d’activités pour renforcer les capacités d’adoption de mécanismes de lutte contre la pénurie d’eau. Parmi eux, l’Initiative Régionale sur la rareté de l’eau lancée en 2013 “.
Selon le communiqué de bureau de la FAO, le projet sur le “déblocage du potentiel des eaux usées traitées et eaux de drainage pour le développement agricole dans les pays du Maghreb arabe” a pour aboutissement le Dialogue maghrébin tenu lundi.
Ce projet a mené des analyses diagnostics et états de l’art de ce secteur dans les cinq pays. Des dialogues politiques nationaux dans chaque pays ont été assuré ainsi que des études d’analyse coûts-bénéfices pour la formulation d’un plan d’investissement, souligne la même source.
Le bureau de l’Afrique du Nord de l’Organisation onusienne rappelle dans ce cadre, que la rareté de l’eau est endémique dans la région du Maghreb qui possède l’une des plus faibles réserves de ressources en eau douce au monde.
“La disponibilité en eau a diminué de deux tiers au cours des 40 dernières années”, relève la même source .
Cette situation, exacerbée par le changement climatique et les besoins de plus en plus importants, contraint les gouvernements à chercher des ressources supplémentaires en eaux non-conventionnelles, pour répondre à la demande accrue principalement du secteur agricole et en particulier pendant les périodes de sécheresse, conclut le communiqué.
Source APS