Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a annoncé mercredi la suspension du Mali de l’organisation panafricaine jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel,réaffirmant “l’engagement inébranlable” de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.
Dans un communiqué adoptée par le CPS de l’UA, en sa 941ème réunion tenue mercredi sur la situation au Mali, le Conseil a exprimé sa “profonde préoccupation par l’évolution de la situation au Mali, qui a abouti au changement anticonstitutionnel du gouvernement élu du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020, en violation de la Constitution du Mali, de l’Acte constitutif de l’UA et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance”.
Il a également réaffirmé “l’impératif de conduite d’élections crédibles dans les Etats membres comme seule source d’autorité étatique légitime, afin se conformer pleinement aux instruments de l’UA, en particulier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance”.
“Conscient de la nécessité pour les parties prenantes maliennes de respecter leur engagement en faveur de la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation pour le Mali issu du processus d’Alger, qui est un cadre viable pour relever de manière globale la pléthore de défis socio-économiques, de gouvernance, sécuritaires et politiques auquel le pays est confronté”, a-t-il soutenu dans le communiqué.
Le président en exercice de l’UA, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, avait condamné le “changement inconstitutionnel” de gouvernement au Mali, et exigé la “libération immédiate” du président Ibrahim Boubacar Keïta et de ses ministres. Au nom de l’UA, le président sud-africain leur a demandé “un retour immédiat à un gouvernement civil” et prié les militaires “de retourner dans leurs casernes”.
Le président en exercice en l’UA a intimé à ses “partenaires africains et à la communauté internationale de dénoncer et de rejeter le changement inconstitutionnel de régime conduit par les militaires et d’aider le peuple malien à revenir à la démocratie civile”.
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait également “condamné fermement toute tentative de changement anti constitutionnel et appelle les mutins à cesser tout recours à la violence et au respect des institutions républicaines”.
Quelques heures après avoir été arrêté par des militaires en révolte, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé mardi soir sa démission et la dissolution du Parlement et du gouvernement, alors que les soldats mutins qui ont pris le pouvoir, ont promis une “transition politique civile”.
Peu avant l’annonce de la démission du président Keita, la Cédéao a condamné le “renversement” du chef de l’Etat malien et de son Premier ministre par des “militaires putschistes”.
Et une visioconférence des chefs d’Etat de la Cédéao sur “la situation au Mali” se tiendra jeudi sous la présidence du président du Niger Mahamadou Issoufou, d’après la présidence nigérienne.
Dans un communiqué, l’organisation régionale “dénie catégoriquement toute forme de légitimité aux putschistes et exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel”.
Le Conseil de sécurité appelle les auteurs du changement inconstitutionnel du gouvernement à “regagner sans délai leurs casernes”
Lors d’une réunion d’urgence à huis clos, les pays membres ont également “souligné la nécessité pressante de rétablir l’Etat de droit et d’aller vers un retour de l’ordre constitutionnel”, au lendemain d’une mutinerie qui a abouti à un coup d’Etat contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, selon un communiqué publié par les Nations unies.
Mardi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait déjà appelé à la “libération immédiate et sans conditions” du président Keïta.
Le chef de l’Etat malien a été ciblé mardi par un changement anticonstitutionnel du gouvernement mené par une mutinerie militaire, et arrêté, ainsi que des membres de son gouvernement.
La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, demandée par la France et le Niger, a eu lieu juste avant qu’un officier malien, le colonel Assimi Goita, déclare être le chef du groupe auteur de ce changement inconstitutionnel.
Source APS