L’OPEP a annoncé mercredi à Vienne une réduction substantielle de sa production de pétrole à 32,5 millions de barils/jour, une première depuis huit ans, en approbation de la proposition algérienne pour mettre en œuvre l’accord d’Alger.
“Conformément à l’accord d’Alger, la conférence a décidé de mettre en œuvre un nouvel objectif de production avec un plafond de 32,5 mbj, afin d’accélérer le retrait des stocks et de rééquilibrer le marché pétrolier. L’Accord entrera en vigueur le 1er janvier 2017”, a indiqué le président de l’OPEP Mohamed Saleh Al Sada lors d’une conférence de presse, ajoutant que cette décision intervient pour aider l’industrie pétrolière à revenir à l’investissement et pour sécuriser l’offre sur le moyen et long termes.
Il a affirmé dans ce sens que la durée de cet accord sera de six mois renouvelables pour prendre en considération les conditions du marché et ses perspectives.
Concernant le partage de la baisse de production, l’Arabie Saudite réduira la sienne de 486.000 barils/jour, l’Irak de 210.000 barils/jour.
Par contre, l’Iran procèdera à une augmentation de sa production de 90.000 barils/jour.
Pour ce qui est de l’Algérie, elle diminuera sa production de 50.000 barils/jour sachant qu’elle avait produit 1,089 mbj en octobre, selon les données de l’OPEP.
Les Emirats arabe unis et le Koweit vont réduire leur production de 139.000 b/j et 131.000 b/j respectivement.
La réunion ministérielle de l’organisation pétrolière a aussi décidé de mettre en place un Comité ministériel de cinq pays chargé du suivi de la mise en œuvre de cet accord.
Présidée par le Koweit, cette instance compte l’Algérie et le Vénézuela ainsi que des représentants de deux pays hors OPEP.
Les efforts de l’Algérie vivement salués
Evoquant le travail accompli par le Comité de Haut niveau présidé par l’Algérie, le président de l’OPEP a affirmé que ses efforts ont permis “de dégager un consensus entre les pays membres sur la base d’une proposition présentée par l’Algérie pour mettre en œuvre une nouvelle gamme de niveaux de production ciblés”.
La conférence de l’OPEP “a exprimé sa profonde gratitude à l’Algérie, au ministre de l’Energie Noureddine Boutarfa et à Mohamed Hamel, gouverneur pour l’Algérie à l’OPEP, pour leur contribution exceptionnelle à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger”, notent les conclusions de la réunion.
L’OPEP a, dans ce sens, salué l’engagement et la contribution précieuse du Comité de Haut niveau pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger.
Les efforts du Comité ont permis de dégager un consensus entre les pays membres sur la base d’une proposition présentée par l’Algérie afin de mettre en œuvre de nouvelles fourchettes de production ciblées.
L’accord obtenu ce mercredi, a soutenu M. Al Sada, a été atteint après de larges consultations et compromis avec les principaux pays non membres de l’OPEP dont la Russie, qui vont contribuer à réduire leur production de 600.000 barils/jour.
La Russie a accepté de réduire sa production de 300.000 barils par jour, a ajouté M. Al Sada “Cet accord est assujetti à une réduction de 600.000 barils par jour de la part des principaux producteurs non membres de l’OPEP. Je voudrais signaler que la Russie s’est déjà engagée à réduire 300 000 barils/jour”, a-t-il expliqué.
Cependant, la Libye et le Nigeria ne sont pas concernés par une réduction de leur production.
Soulignant le besoin du marché pétrolier de retrouver son équilibre, le président de l’OPEP, qui est également le ministre qatari de l’Energie, a noté que cela “nécessitera des décisions courageuses au sein de l’OPEP mais aussi l’appui de pays clés non membres”.
M. Al Sada a appelé les pays non OPEP à joindre leurs efforts à ceux de l’organisation en vue de consolider les cours pétroliers, ajoutant néanmoins que l’OPEP continuera à jouer son rôle pour assurer un rééquilibrage durable du marché pétrolier.
La réunion a également convenu de mettre en place un cadre de coopération OPEP-non OPEP sur une base régulière et durable, tout en soulignant l’importance de l’adhésion d’autres pays producteurs à cet accord.
Lors de cette réunion, il a été procédé au gel de l’adhésion de l’Indonésie après un désaccord.
Durant la réunion de l’OPEP, Khalid Al Falih, ministre de saoudien de l’Energie, a été élu comme président de la Conférence ministérielle pour un an dès le 1er janvier 2017 et qui sera assisté par Suhail Mohamed Al Mazrouei, ministre de émirati de l’Energie.
La Conférence a nommé Estévao Pedro, Gouverneur pour l’Angola, Président du Conseil des gouverneurs de l’OPEP pour 2017.
La prochaine réunion ordinaire se tiendra à Vienne le 25 mai 2017.