Un responsable de l’Organisation internationale du travail (OIT) a salué, lundi à Alger, l’expérience algérienne en matière de validation des compétences acquises par expérience, estimant que l’Algérie était “un Etat pionnier en la matière”, à même de faciliter le passage de la main d’œuvre de l’économie informelle vers l’économie formelle.
Lors d’une conférence de presse organisée en marge de la première réunion régionale du projet “SOLIFEM” dont les travaux se poursuivent lundi et mardi à Alger, M. Daniel Cook, le Conseiller technique principal du projet de l’OIT intitulé “un travail sans obstacles” a déclaré, dans le cadre de l’exécution du programme de dialogue social pour le recrutement dans les régions Afrique et Moyen-Orient que “l’Algérie est l’un des premiers pays à avoir accordé de l’importance à la validation des compétences acquises par expérience”.
A noter que le secteur de la Formation et de l’Enseignement professionnels avait mis en place un dispositif permettant de valider les compétences acquises par expérience, destiné aux travailleurs ayant acquis suffisamment de compétences pour un métier en particulier, et qui ne disposent pas de diplôme prouvant ces compétences.
Le responsable a également évoqué la stratégie algérienne pour lutter contre l’économie informelle , lancée en coopération avec l’OIT dans le cadre du projet “SOLIFEM”, indiquant que cette stratégie dépendait d’une étude du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD).
Pour sa part, le directeur général de l’emploi et de l’insertion au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Charaf Eddine Boudiaf, a fait savoir que l’étude a concerné les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, du commerce et de l’artisanat, de par la main d’œuvre importante qui y est employée de manière informelle, précisant que l’étude a ciblé des wilayas pilotes et sera généralisée, à l’avenir, aux autres wilayas.
M. Boudiaf, qui est également chargé du projet “SOLIFEM” en Algérie, a précisé que le dispositif de certification des compétences acquises par expérience ouvrira les perspectives d’intégration à l’économie formelle aux jeunes activant dans l’économie parallèle.
Pour sa part, le Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Salim Labatcha, a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer une stratégie à même d’attirer vers l’économie formelle ceux qui activent dans l’économie parallèle, indiquant que certains commerçants et artisans préfèrent travailler dans l’économie parallèle, de par les profits qu’elle génère. Cependant, a-t-il, dit, celle-ci comporte de “grands risques vu le manque de couverture sanitaire via la sécurité sociale, outre le fait que cela constitue une concurrence déloyale pour les entreprises économiques”.
Le projet “SOLIFEM” est un projet régional de l’OIT qui appuie la transition de l’économie parallèle vers l’économie formelle, à travers le dialogue social tripartite des pays du monde arabe.
Source APS