Des eurodéputés ont interpellé l’Union européenne (UE) sur sa position vis-à-vis de la violation marocaine du cessez-le-feu au Sahara Occidental, appelant la communauté internationale à condamner l’agression militaire contre le peuple sahraoui persécuté et à tenir l’occupant marocain pour responsable de la détérioration de la situation et de l’escalade récente dans la région.
A ce titre, le député Costas Papadakis, commissaire de l’UE aux affaires étrangères, politiques et sécuritaires a évoqué “les conditions inquiétantes dans les territoires occupés du Sahara Occidental, notamment suite à la violation marocaine de l’accord de cessez-le-feu dans la zone tampon d’El Guerguerat et l’envoi des forces armées pour réprimer les manifestations pacifiques des Sahraouis”.
A cet égard, le député du parti communiste grec s’est interrogé sur la position de l’UE vis-à-vis de cette situation et ses efforts visant à mettre fin immédiatement à la violation du cessez-le-feu et à libérer les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
Il a de nouveau exhorté l’Union africaine (UA) à “ressortir ses efforts afin de mettre un terme à l’occupation marocaine du Sahara Occidental, à soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à décider librement de son sort sans aucune ingérence étrangère”.
Dans le même contexte, le député a rappelé à l’UE des souffrances du peuple sahraoui, depuis des décennies, et la recrudescence des contestations et manifestations sahraouies contre l’occupation marocaine, la dernière en date étant “celle d’El Guerguerat”, regrettant le pillage par le Maroc des ressources naturelles sahraouies et l’appauvrissement et la persécution des Sahraouis.
“En dépit de tout, l’UE et ses Etats membres oeuvrent au développement de leurs relations commerciales et autres avec le Maroc qui, à travers son armée, cherche illégalement à se frayer un chemin vers la région du Sahel via la zone tampon”, a-t-il affirmé.
De leur côté, les deux députés du Parlement européen, du groupe “Europe unie”, Sandra Pereira et Jo?o Ferreira, ont relevé, dans une question conjointe adressée à la Commission européenne, que les forces d’occupation marocaines avaient, le 13 novembre dernier, mené plusieurs opérations militaires dans la région d’El Guerguerat, près de la République islamique de Mauritanie, violant ainsi les termes du cessez-le-feu parrainé par l’ONU en vigueur depuis 1991.
“La démarche militaire est un autre exemple du non-respect par les autorités marocaines des conditions de cessez-le-feu, du droit international, des droits de l’homme et du droit souverain du peuple sahraoui à l’autodétermination”, ont souligné les deux députés.
A ce titre, ils ont interrogé la Commission européenne sur les mesures à prendre pour face à ces attaques militaires, ainsi que la démarche nécessaire à entreprendre en vue de parvenir à une solution juste au conflit à travers le respect effectif et immédiat de l’autodétermination du peuple sahraoui, y compris la reconnaissance de sa souveraineté sur ses ressources naturelles.
Ils se sont également interrogés sur les efforts que pourrait consentir la Commission européenne afin de soutenir le mandat de la MINURSO pour organiser un référendum d’autodétermination et d’indépendance du Sahara Occidental, comme édicté dans les articles de l’accord de 1991 accepté par les deux parties (Front Polisario et Royaume du Maroc), et approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU.