Les droits humains sont indispensables pour la reprise et la reconstruction du monde de l’après Covid-19, a déclaré mardi, à Genève, la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, à l’ouverture de la 44e session du Conseil des droits de l’homme.
“Six mois après la détection des premiers cas, il est clair que cette épidémie menace à la fois la paix et le développement , et qu’elle exige davantage de droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, et pas moins”, a déclaré la Haute Commissaire.
Un accès inadéquat aux soins de santé et à d’autres installations clés aggrave le risque de pandémie, tandis que l’absence de données ventilées entrave l’adoption de mesures adaptées pour répondre à leurs besoins. “Il est temps que cette négligence cesse”, a souligné la cheffe des droits humains de l’ONU.
Le Covid-19 a particulièrement aggravé l’exclusion et la discrimination subies par les femmes et les filles, rappelle l’ONU. Elles ne disposent pas d’une protection sociale suffisante en raison de leur forte concentration dans des emplois informels. Leur statut est fragile et leur rémunération faible.
Aussi, selon l’agence onusienne, les personnes âgées subissent le plus grand nombre de morts et les pires préjudices médicaux. “Les taux choquants de contagion et de décès dans les foyers de soins suggèrent de graves lacunes dans l’approche adoptée par certaines autorités nationales quant à l’impact de la pandémie sur le secteur des foyers de soins”, estime Mme Bachelet.
En outre, la Haute Commissaire s’est dite consternée par les informations indiquant que dans de nombreux pays, les membres des communautés minoritaires et les migrants sont confrontés à une stigmatisation croissante – y compris, dans certains cas, de la part des responsables politiques.
“La discrimination tue. Priver les gens de leurs droits sociaux et économiques tue. Et ces morts et ces méfaits nuisent à toute la société”, a alerté Mme Bachelet.
Source APS