Les chefs de partis politiques ont accordé jeudi leurs discours de campagne pour les législatives du 4 mai avec la célébration de l’anniversaire du printemps amazigh de 1980, appelant à voter le jour du scrutin pour les candidats à même de promouvoir davantage la langue tamazight.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, s’est engagée, lors d’un meeting populaire à Boumerdès, à oeuvrer à l’institution d’un secrétariat d’Etat chargé “exclusivement” de la promotion de tamazight et de la question amazigh dans le pays.
Elle a promis de veiller à la promotion de ce “composant essentiel de l’identité nationale” par l’affectation d’un budget “important” pour ce portefeuille ministériel, destiné notamment à la formation d’enseignants et de traducteurs, susceptibles de généraliser l’usage de cette langue à tous les services administratifs, la justice et d’autres secteurs.
Mme Hanoune, qui a longuement abordé le 37ème anniversaire du printemps amazigh, coïncidant avec le 20 avril de chaque année, a, également, engagé son parti à revendiquer que le premier jour de l’An amazigh, soit le 12 janvier, devienne “Journée fériée et congé payé pour tous les Algériens”.
Lui emboitant le pas, le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, a estimé “qu’après la démocratie calme, il fallait parvenir en Algérie à une paix linguistique car l’arabe et le tamazight sont désormais deux langues nationales officielles”, ajoutant qu'”il n’y a plus de place pour la surenchère”.
Pour lui, “la langue tamazight a besoin d’un travail approprié de la part des experts, des spécialistes et des linguistes pour lui donner tous les moyens de devenir effectivement une langue nationale et officielle”, rappelant que l’Algérie avait eu son printemps amazigh durant les années 1980, bien avant le printemps arabe.
Depuis Sétif où il a animé un meeting populaire, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, est revenu sur les constantes nationales, affirmant que “l’unité du peuple algérien et du territoire national sont sacrées pour sa formation politique”.
Il a précisé que “l’unité du peuple algérien et du territoire national sont des principes fondamentaux pour le FLN et que nul n’a le droit d’y toucher”, ajoutant : “Nous ne céderons pas d’un seul iota, ni un grain de sable, de notre chère patrie”.
De son côté, le président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Saïd, a mis l’accent à El Tarf sur l’importance de renforcer l’unité nationale et de préserver les composantes identitaires nationales pour “se prémunir contre toute tentative visant l’Algérie”.
Il a aussi insisté sur l’importance d’accorder un “intérêt particulier à
l’Histoire du pays et à la préservation de la mémoire collective”, tout en réitérant son appel pour un vote massif le 4 mai prochain et à se prononcer en faveur des candidats du PLJ qui jouissent, a-t-il soutenu, de la “compétence.”
Depuis Chlef, le secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a indiqué que le printemps arabe a été la cause de la destruction des institutions de plusieurs pays arabes, appelant, dans ce sens, à la préservation des constantes identitaires nationales, notamment
l’identité amazigh qu’il considère comme “un premier pas pour la défense de l’unité nationale”.
Il a relevé que son parti a consacré un long chapitre à cette question dans son programme électoral dans le but de prémunir la langue tamazight de toute tentative d’utilisation à des fins de déstabilisation de l’unité nationale.
Promouvoir la tolérance et la citoyenneté
D’autres chefs de partis politiques ont souligné, durant leurs discours de campagne, la nécessité de promouvoir la tolérance et la citoyenneté notamment dans le secteur de l’éducation nationale.
De Khemis Meliana (Aïn Defla), le président du parti Tadjamou Amal Jazaïr (TAJ), Amar Ghoul, a estimé que l’école a un “grand rôle à jouer en matière d’enseignement des valeurs, se rapportant à la tolérance et à la citoyenneté”, appelant à “la nécessité de barrer la route à tous ceux qui veulent semer la zizanie et disloquer la société”.
Pour ce responsable, le parti TAJ mène une campagne électorale “responsable” basée sur la persuasion loin de toute forme de diffamation ou de dénigrement, faisant remarquer que les promesses irréfléchies “ne font pas partie du lexique de ses militants”.
Le président du mouvement El Islah, Filali Ghouini, a appelé à Bordj Bou Arréridj à s’intéresser au citoyen algérien à travers un réel développement humain en procédant à une révision du système éducatif qu’il a qualifié d’”échec” car n’ayant pas réussi, selon lui, à “accorder une plus-value à la société”.
Il a exhorté les citoyens à “participer massivement aux élections afin de faire échouer les conspirations menaçant la sécurité et la stabilité du pays”.
Dans la wilaya de Guelma, le président du Parti de l’Unité nationale et du développement (PUND), Mohamed Dhif, a appelé les citoyens de tout âge à voter massivement le jour du scrutin pour s’exprimer et choisir les candidats les plus aptes à même de mener des réformes en profondeur dans l’ensemble des domaines, estimant que l’abstention ouvrira “la voie à la fraude”.
Il a souligné, en outre, la nécessité d’une stabilité politique, seule alternative pour la relance socio-économique du pays, relevant que le programme du PUND insiste dans son volet économique sur le rôle des PME comme “locomotive” de l’économie.
A Bordj Bou Arréridj, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a considéré les prochaines législatives comme une opportunité pour le peuple algérien d’imposer le changement en votant le jour du scrutin pour des personnes à même “de mettre un terme à la fraude et aux vieilles pratiques”.
M. Touati a ajouté, par ailleurs, que son parti est mobilisé pour “préserver l’Algérie, défendre les intérêts du peuple et édifier un Etat fort avec le concours de tous les Algériens”.