Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a élaboré un guide de prise en charge post Covid-19 à l’usage des personnels de la santé, principalement ceux qui interviennent pour la prise en charge et l’orientation des patients qui présentent des symptômes prolongés suite à une atteinte par ce virus, a annoncé jeudi le Secrétaire général au ministère, Abdelkader Sayhi.
Ce guide présenté lors d’une journée organisée au ministère, a été élaboré pour unifier, standardiser et harmoniser, à l’échelle nationale, la stratégie de gestion des conséquences de l’infection Covid-19, ont expliqué les experts présents lors de cette rencontre.
Il permettra aux professionnels de la santé d’identifier, d’orienter, dévaluer, de prendre en charge les patients et de gérer les effets à long terme de la Covid-19.
Le document élaboré, au travers d’une approche pluridisciplinaire, donne des directives sur la prise en charge des personnes tout âge confondu, dans toutes les structures de santé, qui présentent des symptômes nouveaux ou persistants 4 semaines et au-delà du début de l’infection aiguë.
Dans une communication intitulée “Approche diagnostique et prise en charge post Covid-19”, le Pr Amar Tebaibia a affirmé que l’évolution de la Covid-19 est “imprévisible” avec parfois des séquelles somatiques et mentales “invalidantes”.
Il a évoqué, à ce titre, des symptômes, parfois, persistants et inexpliqués pouvant “compromettre l’insertion sociale et professionnelle” de la personne atteinte du syndrome post Covid-19.
Selon ce spécialiste en médecine interne, la prise en charge des malades présentant des symptômes post Covid-19 doit être précoce, mettant l’accent sur la nécessité d’accorder une “attention particulière” aux personnes âgées et aux enfants même si le syndrome post-Covid-19 est “rare” chez cette catégorie.
Assurant que le traitement adopté pour les personnes atteintes du syndrome post Covid-19 est “purement symptomatique”, le Pr Tebaibia a insisté sur l’importance d’”éviter l’escalade des prescriptions d’examens complémentaires”.
Il a expliqué, dans ce contexte, que l’impact de la Covid-19 sur la santé mentale est “important”.
En effet, des complications psychiatriques ont été observées chez certaines personnes atteintes de la Covid-19, ont affirmé les participants à cette rencontre.
Le Pr Chakali Mohamed qui a présenté une communication sur la “place du psychiatre dans la prise en charge post Covid-19” a détaillé les pathologies fréquentes décrites dans la littérature, citant notamment les “dépressions, psychoses post Covid-19, troubles anxieux, troubles du comportement et du caractère, conduites addictives…etc).
Il a soutenu que même les enfants sont impactés par la Covid-19 avec des effets sur leur développement et sur leur scolarité, relevant le développement de “comportements addictifs” par certains lors de la période de confinement. “Même les personnes âgées pâtissent de l’isolement”, a-t-il encore ajouté.
Il a fait savoir, à ce titre, que le ministère a élaboré une instruction interministérielle du 20 avril 2021 qui vise à organiser le dispositif de l’accompagnement psychologique d’une façon plus globale.
Le Pr Nora Liani a insisté, pour sa part, sur la visite de reprise chez le médecin de travail et sur un examen clinique complet afin de statuer sur l’aptitude médicale au travail de la personne suite à une Covid-19.
“Cette disposition réglementaire permet d’anticiper les problèmes médico-sociaux.Certaines séquelles de la maladie Covid-19 peuvent conduire à des situations où la personne ne peut plus effectuer, sans risque, l’activité professionnelle qui était la sienne”, a-t-elle expliqué.
Source APS