Le double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam (20 août 1955/1956) constitue “des dates phares de la Révolution algérienne”, au regard de leurs résultats sur le processus de libération de l’Algérie du joug du colonialisme français, ont estimé plusieurs moudjahidine à Alger.
Plusieurs moudjahidine ayant participé à une journée commémorative organisée dimanche à Alger par la Sûreté de wilaya en leur l’honneur, ont indiqué que le fait d’évoquer ces deux dates “décisives” dans le mouvement national était à même de remonter le moral des générations actuelles et leur inculquer que ces dates étaient “des dates phares de l’histoire de la révolution nationale”. À cet effet, le moudjahid Tarek Benchibane a précisé que la Révolution algérienne “a connu plusieurs événements importants et décisifs”, partant du 1er novembre 1954 et avant cela le 8 mai 1945, jusqu’au 17 octobre 1961 et d’autres étapes primordiales devant faire l’objet d’études et d’analyses.
Pour le moudjahid Tahar Hocine, ces deux dates sont importantes, en raison des “conditions difficiles” vécues par les moudjahidine, tant en 1955 qu’en 1956, notamment suite au renforcement des effectifs de l’armée coloniale française entre 1954 et 1955, passant de 40.000 à 80.000 soldats.
Pour sa part, Mahmoud Arbadji, membre du bureau de l’organisation nationale des moudjahidine de la wilaya d’Alger, chargé de l’histoire et du patrimoine de l’Algérie, a appelé à la nécessité de “se remémorer” les anciens combattants qui ont participé aux grands événements et opérations de la Révolution algérienne, tout en mettant en avant leur contribution notamment lors de l’Offensive du Nord-Constantinois ou du Congrès de la Soummam, citant notamment Abane Ramdane, Amar Ouzegane, Bedjaoui Mohamed, Temmam, Bouattoura Mourad, Aissa Kechida et autres.
Évoquant les conditions difficiles ayant entouré les moudjahidines lors de la préparation des attaques de 1955, le moudjahid et avocat Ahmed Filali a indiqué que l’une des causes directes de ces attaques a été “le resserrement de l’étau par le colonisateur sur la région des Aurès et Mustapha Ben Boulaid, membre actif de l’ALN chargé du stockage des armes et de l’organisation des déplacements des moudjahidine”. Il a affirmé que l’offensive du Nord Constantinois “ne s’est pas limité” à Constantine et ses environs, mais tout l’est algérien (de Guelma à Bordj Bou Arreridj) était concerné par la stratégie militaire menée par Zighout Youcef qui a choisi la mi-journée du samedi 20 août 1955, pour exécuter le plan d’offensive.
Cependant, la riposte de l’occupation française fut “violente comme à l’accoutumée”: un génocide commis à l’encontre de 12.000 civils à Skikda dont des enfants et des femmes, a-t-il rappelé. S’agissant du Congrès de la Soummam, il a indiqué que “le village d’Ifri a été choisi pour le congrès, après les garanties données par le colonel Amirouche qui s’est engagé à assurer la protection des congressistes durant dix jours”.
Ce congrès a permis l’institution et l’organisation de l’Etat algérien ainsi que la création de plusieurs de ses organes dont le conseil de la révolution, composé de 34 membres, le comité de coordination et d’exécution (CEE) et le Gouvernement provisoire de République Algérienne (GPRA), dirigé par Ferhat Abbas, outre l’organisation des organes administratifs et politiques et l’internationalisation de la question algérienne au niveau de l’Organisation des Nations-Unies (ONU).