L’Algérie, par la voix de sa délégation à Genève, a exprimé mardi son “inquiétude” face à la persistance de la tendance haussière des déplacements forcés dans le monde, évoquant un phénomène avec des dimensions “inédites”.
“Cette situation nous renseigne sur la pertinence que revêt la protection internationale”, a souligné la délégation algérienne dans sa déclaration à la 78ème réunion du Comité Permanent du HCR.
Actuellement, près de 1% de la population mondiale, soit 79,5 millions de personnes se trouvent exposées à ce phénomène, relève Mehdi Litim, chargé d’affaires à la mission d’Algérie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève.
Saluant les efforts déployés par le HCR en la matière, la délégation algérienne a estimé que “beaucoup restait à faire afin de traiter l’ampleur inquiétante des situations d’urgence et de remédier aux crises prolongées qui continuent de peser lourdement sur les pays d’accueil”.
Elle soutient que le renforcement de la protection internationale passe nécessairement par la promotion de solutions durables et la résolution des causes profondes des déplacements forcés, sans lesquelles les capacités de protection, aussi performantes soient-elles, risquent de se réduire à un simple moyen d’entretenir un statut quo tout aussi insoutenable.
Et considère, à ce propos, que “le retour volontaire, sûr et digne, demeure la solution privilégiée aussi bien pour les pays d’accueil que pour les réfugiés eux-mêmes “.
Dans le contexte de la nouvelle crise sanitaire, l’action humanitaire, indispensable à l’amélioration du sort de millions de réfugiés dans le monde, sinon de leur survie, se trouve, depuis quelques mois, confrontée à une “situation inédite”, souligne le représentant de l’Algérie, qui s’est félicité, par ailleurs, des efforts du HCR pour mobiliser des ressources supplémentaires en faveur des pays d’accueil.
A ce titre, il relève que “l’Algérie ne ménage aucun effort pour assurer aux réfugiés se trouvant sur son territoire l’accès aux services essentiels dans l’actuel contexte sanitaire” .
“S’agissant des réfugiés sahraouis qui vivent depuis plus de quatre décennies l’une des situations les plus prolongées au monde, l’Algérie continue de leur garantir protection et assistance, en leur fournissant tous les services vitaux, en attendant leur retour librement consenti conformément au Plan de paix des Nations Unis pour le Sahara occidental”, a indiqué M. Litim.
Dans le but d’atténuer l’impact négatif de la pandémie, l’Algérie, poursuit-il, a mis à la disposition des réfugiés sahraouis dans les camps près de Tindouf un hôpital de campagne et facilité l’acquisition par le Programme Alimentaire Mondial de 700 tonnes d’orge afin de subvenir aux besoins des réfugiés sahraouis.
Ces mesures concrètes ont été renforcées par une campagne de solidarité nationale avec le peuple du Sahara occidental, qui s’est matérialisée par le don de plusieurs centaines de tonnes d’aide humanitaire, comprenant des produits alimentaires ainsi que du matériel médical et pharmaceutique. L’Algérie a salué la contribution du HCR pour la coordination des efforts inter-agences visant à soutenir l’opération destinée aux réfugiés sahraouis, et remercié l’ensemble des donateurs pour leur générosité et leur appui constant aux réfugiés sahraouis.
Mais elle se dit “préoccupée” par la persistance des écarts de financements de cette opération qui impacte les réfugiés les plus vulnérables, à l’instar des femmes, des enfants et des personnes handicapées.
C’est dans cet esprit que la délégation algérienne a exhorté vivement le HCR à tenir compte officiellement du chiffre de 173.600 réfugiés sahraouis, tel qu’arrêté par l’étude commune inter-agences qui a été sanctionnée par le rapport intitulé” Sahrawi Refugees in Tindouf, Algeria: Total In-Camp Population”, et officiellement transmis au secrétaire général de l’ONU en 2018.
“Adapter son programme d’assistance aux conclusions de cette étude permettra au HCR, ainsi qu’à la communauté des donateurs, d’assurer une assistance humanitaire correspondant aux besoins réels de ces réfugiés”, a soutenu l’Algérie, qui a salué le HCR pour l’organisation des visites régulières des donateurs dans les camps de réfugiés près de Tindouf.
“Ces visites permettent d’apporter davantage de visibilité à la vulnérabilité des réfugiés sahraouis, et aux efforts consentis par mon pays en leur faveur. Elles permettent également aux donateurs d’être témoins des conclusions du rapport précité et de l’intégrité de l’opération Algérie”, met en exergue le diplomate.
Source APS