Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a affirmé, mercredi, à Berlin en Allemagne, que “l’Algérie ne ménagera aucun effort pour assurer le succès du processus de la réconciliation nationale en Libye, relevant “l’importance de ce chantier pour assurer la stabilité, l’unité et la cohésion sociale à long terme” dans ce pays.
“Nous félicitons le Conseil de la présidence libyenne d’avoir préparé le terrain à cet effet par la création d’une Haute Commission de réconciliation nationale”, a-t-il noté dans son discours à l’ouverture des travaux de la Conférence internationale de Berlin 2 sur la Libye.
M. Boukadoum préconise, par ailleurs, “la nécessité de réfléchir à un mécanisme de suivi de la Conférence de Berlin à notre niveau, pour évaluer régulièrement la mise en œuvre de nos engagements respectifs”.
Avant d’appeler tous les participants à la Conférence de Berlin “à soutenir et à comprendre les préoccupations légitimes des pays voisins, relevant que “ce qui touche la Libye touche immédiatement et directement les pays voisins” .
“J’appelle tous les participants à soutenir et à comprendre les préoccupations et positions légitimes des pays voisins. Ce qui touche la Libye nous touche directement et immédiatement”, a-t-il soutenu, appelant “tous les acteurs impliqués en Libye à unir leurs efforts et leurs actes, à travers le processus multilatéral en cours qui a le potentiel de mettre fin une fois pour toutes aux souffrances du peuple libyen, et bien sûr de la région”.
M Boukadoum renouvelle, en outre,”l’engagement de l’Algérie en faveur d’un processus politique contrôlé par les Libyens avec l’aide de la communauté internationale et son engagement à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye ainsi que le droit souverain de son peuple à bénéficier de ses ressources naturelles”.
Et d’ajouter: “faisons en sorte que le consensus général autour d’une solution politique et pacifique à la crise en Libye ne reste pas un simple slogan”.
Consolider les acquis réalisés en ce moment critique de l’histoire de la Libye
Le chef de la diplomatie libyenne a plaidé, par ailleurs, pour la nécessité de fournir davantage d’efforts pour consolider les acquis durement réalisés et éviter, par tous les moyens, toute forme de rechute, qualifiant le moment que traverse présentement la Libye “de critique”.
“En ce moment critique de l’histoire de la Libye, nous sommes fermement convaincus que davantage d’efforts sont nécessaires pour consolider les acquis durement obtenus et éviter, par tous les moyens, toute forme de rechute”, a-t-il soutenu.
M. Sabri Boukadoum, a appelé, dans ce sens, à “accélérer les préparatifs nécessaires à la tenue d’élections générales prévues le 24 décembre prochain”, affirmant que l’Algérie est convaincue que l’élection est la clé de la résolution de la question de la légitimité dans le pays.
“Les préparatifs nécessaires à la tenue d’élections libres, justes et sûres le 24 décembre de cette année devraient être achevés dès que possible. Cela inclut notamment la clarification de la base constitutionnelle et l’adoption de la législation électorale pour s’assurer que les Libyens ne manquent pas cette étape importante”, a-t-il indiqué.
Pour M. Boukadoum, l’élection est la clé du règlement de la légitimité et le garant de l’ouverture de nouvelles perspectives pour rétablir la paix et la stabilité dans le pays”.
Il a appelé, en outre, à hâter “la réunification des institutions libyennes”, notant qu'”il n’y a qu’une seule Libye et par conséquent il doit y avoir des institutions unifiées”.
“La réunification des institutions libyennes, en particulier celles de la sécurité et de la défense, est primordiale non seulement pour la sécurité de la Libye, mais pour la région dans son ensemble”, a indiqué M. Boukadoum, ajoutant que “pour l’Algérie il ne peut y avoir ni Ouest ni Est, ni Nord ni Sud. Il n’y a qu’une seule Libye et, par conséquent, il doit y avoir des institutions unifiées pour répondre aux aspirations légitimes du peuple libyen dans sa diversité”.
Dans le même sillage, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a dénoncé, “les violations continues de l’embargo de l’ONU sur les armes en Libye et le retard dans le retrait des mercenaires et des forces étrangères”, relevant que “l’Algérie est directement et immédiatement touchée par les événements qui se déroulent à proximité de ses frontières”.
“Cette situation ébranle la crédibilité de l’ONU et soulève de sérieuses questions quant à notre engagement collectif : quel message envoyons-nous aux parties libyennes ? Pourquoi le Conseil de sécurité de l’ONU est-il incapable de traiter les violations répétées et flagrantes de ses propres résolutions ?”, s’est interrogé le chef de la diplomatie algérienne.
Source APS