Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a invité lundi à New York, les puissances nucléaires à assumer leurs responsabilités pour traduire dans les faits leurs engagements pris au plan international relatifs à l’élimination totale de leurs arsenaux nucléaires.
Intervenant à l’occasion de la célébration de la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, organisée par le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Lamamra a souligné que “la seule garantie contre l’emploi ou la menace d’emploi des armes nucléaires réside dans leur élimination totale, en vue de réaliser l’objectif de l’édification d’un monde plus sûr pour tous et d’instaurer la paix et la sécurité dans un monde exempt de ces armes”.
Le ministre a déploré “le fait que les armes nucléaires demeurent la base des doctrines militaires de plusieurs pays qui l’utilisent comme moyen de dissuasion dans leurs politiques étrangères, après plus de 46 ans de l’entrée en vigueur du Traité de la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)”, en lançant “un appel aux parties qui restent en dehors de ce traité à le joindre sans plus tarder”.
En attendant l’élimination totale des armes nucléaires, M. Lamamra a souligné “la nécessité de prendre des mesures effectives et urgentes dans ce domaine, notamment, la conclusion d’un instrument international ayant juridiquement force obligatoire, donnant des garanties de non emploi de ces armes contre les pays non-nucléaires, l’entrée en vigueur du traité d’interdiction complète des essais nucléaires et la création de zones exemptes d’armes nucléaires dans monde”.
A ce titre, le ministre a rappelé que l’Algérie était parmi les premiers pays à ratifier le Traité de Pelindaba instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, et a invité les pays concernés à ratifier les trois Protocoles annexés à ce Traité.
Par ailleurs, il a déploré “l’absence totale de progrès dans la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient, ce qui représente une menace réelle à la paix et à la stabilité de la région et du monde”.
Evoquant les effets désastreux des armes nucléaires, “que l’Algérie continue d’en subir les conséquences depuis les années soixante”, le ministre a précisé que “l’Algérie a signé récemment l’Engagement humanitaire, qui reflète une prise de conscience constante de la communauté internationale des dangers de ces armes, pour conjuguer les efforts de notre pays à ceux des autres nations qui œuvrent pour la cause du désarmement nucléaire”.
Le ministre a mis l’accent sur “l’importance des questions liées au désarmement, à la non-prolifération et à la sécurité internationale, auxquelles l’Algérie apporte une contribution significative à travers sa participation active dans ce domaine, comme en a témoigné, notamment, la présidence des travaux de la première session de la conférence du désarmement par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika en 1979 (alors ministre des Affaires étrangères) et particulièrement sa déclaration à cette occasion qui constitue une source d’inspiration pour ces travaux”.
“La volonté et l’engagement des Etats membres demeurent aujourd’hui comme en 1979 la clé de la réalisation des objectifs du désarment nucléaire”, a-t-il dit en ajoutant que “l’intérêt de l’Algérie s’est manifesté encore une fois par sa présidence des travaux de la première commission de l’Assemblée générale de l’ONU chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale pour cette année”.
La rencontre, à laquelle ont pris part plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays membres, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a pour objectif de permettre à la communauté internationale de réaffirmer son attachement à faire du désarmement nucléaire une priorité absolue.
L’événement s’inscrit dans le cadre des activités de sensibilisation et d’information portant sur la menace des armes nucléaires sur l’humanité et la nécessité de les éliminer complètement en vue de réaliser un monde exempt de leur danger.