L’Algérie et la Libye comptent porter le volume de leurs échanges commerciaux à 3 milliards de dollars au cours des prochaines années, a indiqué mardi à Alger le ministre du Commerce, Kamel Rezig, lors d’une réunion d’évaluation du Forum algéro-libyen et du Salon de la production nationale destinée au marché libyen organisés en mai dernier.
Lors de cette réunion, à laquelle ont pris part les partenaires du secteur (professionnels et opérateurs économiques), M. Rezig a estimé que les échanges commerciaux entre les deux pays étaient “faibles”, d’où la nécessité, a-t-il dit, de les porter à 3 milliards de dollars en levant tous les obstacles pour faciliter et pérenniser les opérations d’import-export.
Selon lui, la réouverture du poste frontalier “Deb Deb/Ghadamès” dans la wilaya d’Illizi imprimera une dynamique commerciale qui permettra de relancer les activités économiques et commerciale dans la région. Une démarche qui dénote la volonté sincère de l’Etat algérien à asseoir les règles d’un partenariat économique privilégié avec la Libye, a-t-il affirmé.
Rezig a, par ailleurs, appelé à la réouverture de la ligne maritime reliant les deux pays afin de faciliter le transport de marchandises par cette voie, ce qui permettra d’augmenter la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays.
Concernant le Forum algéro-libyen auquel ont pris part 320 Algériens et 280 Libyens, le ministre l’a qualifié de “réussite”.
Il a, à ce propos, fait savoir que les travaux de ce forum ont été couronnés par l’établissement de relations commerciales, économiques et d’investissement entre plusieurs sociétés activant dans plusieurs domaines, soulignant que son secteur s’emploiera à les consolider et à les développer sur une base gagnant-gagnant.
Le ministre a, dans ce contexte, expliqué que le secteur du Commerce s’emploiera à aplanir toutes les difficultés qui se posent aux opérateurs économiques des deux pays en matière d’exportation vers la Libye et à accompagner ces sociétés pour augmenter le taux des échanges commerciaux entre les deux pays.
S’agissant du Salon de la production nationale, le ministre a estimé que ce salon, qui a vu la participation de 311 exposants sur une superficie de près de 7.000 m2, constituait “une occasion pour faire connaitre les possibilités dont regorge l’Algérie dans divers domaines, notamment ceux dont les frères libyens aspirent à bénéficier, en l’occurrence l’industrie pharmaceutique et les matériaux de construction, ainsi que les produits agroalimentaires, outre le partage des expériences dans les domaines du commerce des services”.
Selon le ministre, ces deux événements ont été sanctionnés par la conclusion de plusieurs accords et mémorandums d’entente entre les organismes des deux pays, dont un accord portant création d’un Conseil d’affaires algéro-libyen entre la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et l’Union générale libyenne des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, en sus d’un mémorandum d’entente entre l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) et le Centre libyen de développement des exportations.
Enfin, M. Rezig a appelé les partenaires professionnels et les opérateurs économiques à présenter leurs observations à même de permettre de surmonter les obstacles et de s’adapter aux mutations économiques et régionales afin d’établir une relation solide entre l’Algérie et ses voisins dans la région, et ce pour fournir une base économique solide caractérisée par la continuité.
Lors de cette rencontre, les opérateurs économiques avaient suggéré la création d’une succursale bancaire de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) au niveau du poste frontalier terrestre Debdeb, à l’effet de faciliter les opérations d’exportation et d’importation au profit des opérateurs économiques algériens et libyens.
Nombre d’opérateurs ont également proposé la création d’une succursale bancaire de la BEA dans la capitale libyenne, Tripoli, en palliant toutes les difficultés rencontrées dans les opérations logistiques (transport) et en privilégiant le Groupe national de transport terrestre de marchandises et Logistique (Logitrans) qui, à son tour, confie à d’autres sociétés les opérations de transport vers la Libye.
Ils ont en outre plaidé pour l’ouverture d’une ligne terrestre permanente (trois fois par semaine) entre l’Algérie et la Libye en vue de transporter les hommes d’affaires vers les deux pays, et ce pour hisser ces transactions à un “niveau de plus en plus large” et accélérer la création des zones de libre-échange dans différents domaines, à leur tête les matériaux de construction et les industries de transformation, sans oublier les industries pharmaceutiques et les produits de cosmétiques.
Source APS