Les crédits à l’économie ont progressé de 12,3 % en 2017 par rapport à 2016, passant à 8.883 milliards de DA, a indiqué lundi le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Loukal.
Ce montant représente une hausse de 973 milliards (mds) de DA par rapport à l’encours des crédits à fin 2016, a-t-il précisé lors de la présentation du rapport sur les évolutions financières et monétaires en 2016 et en 2017 à l’Assemblée populaire nationale.
Les crédits accordés au secteur public ont représenté 48,6% du total des crédits accordés avec un encours de 4.237,4 mds de DA (+7,22%) tandis que 51,4% de ces crédits ont été alloués au secteur privé (4.426,3 mds de DA, +11,86%) et dont 7,4% accordés aux ménages.
Il a noté que 74,5% des crédits accordés sont des crédits à moyen ou à long terme.
Le financement non conventionnel a fait augmenter la liquidité bancaire
Evoquant le niveau de la liquidité bancaire, qui a reculé de 821 mds de DA à fin 2016 à 512 mds de DA à la fin septembre 2017, M. Loukal a souligné que cette liquidité a augmenté durant le dernier trimestre de l’année pour atteindre 1.400 mds de DA à fin 2017.
Il a rappelé, d’autre part, que le prix moyen du baril de pétrole algérien est passé de 45 dollars en 2016 à 53,97 dollars en 2017.
L’année 2017 a été également marquée par le retour des opérations de refinancement des banques par la BA, c’est-à-dire les opérations de réescompte et de l’open-market.
Revenant sur l’inflation, qui a atteint 5,6% en 2017, contre 6,4% en 2016 et 4,8% en 2015, il a imputé cette progression de l’inflation à “la faiblesse de la concurrence, de l’organisation et du contrôle au niveau de plusieurs marchés de biens et de services dont certains sont marqués par des situations de monopoles”.
Sinon, tous les déterminants classiques du taux d’inflation ne peuvent expliquer la hausse de l’inflation enregistrée en 2017, selon le Gouverneur.
En 2017, la masse monétaire est restée quasi-stable, les baisses du taux de change du dinar constatées depuis juillet 2017 ont eu un impact marginal sur l’inflation puisque les importations ne représentent que 25% dans le calcul de son taux alors que l’inflation dans les pays partenaires a été beaucoup plus faible qu’en Algérie. Quant à la hausse de la TVA, introduite en 2017, elle a été trop modeste pour influer sur l’inflation, a-t-il détaillé.
Présentant les grandes évolutions financières et monétaires de l’année 2016, M. Loukal a rappelé que la croissance économique est restée forte à 3,3% grâce aux performances enregistrées par le secteur des hydrocarbures en 2016.
Ce secteur avait cru de 7,7% en 2016 contre 0,2% seulement en 2015. Par contre, le secteur hors hydrocarbures, qui enregistrait une croissance annuelle moyenne de plus de 6% durant les quatorze années précédentes, a reculé de 2,3% en 2016.
Les crédits à l’économie avaient atteint 7.910 mds de DA à fin 2016 (+9%) alors que le refinancement des banques par la BA a atteint 433 mds de DA en 2016.