Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a présenté mardi à Brasilia l’expérience algérienne dans le domaine des ressources en eau, lors de la 8ème édition du Forum mondial de l’eau qui se tient dans la capitale brésilienne du 18 au 23 mars, a indiqué ce ministère dans un communiqué.
Lors de son intervention à la conférence ministérielle de ce forum, M. Necib a rappelé la contribution de l’Algérie à la décision des Nations unies en 2010 d’inclure le droit à l’eau parmi les droits humains fondamentaux en soulignant qu’elle avait retranscrit ce principe dans sa Constitution lors de la révision de 2016 en définissant l’eau comme bien de la collectivité nationale.
A ce propos, il a soutenu que cette “affirmation forte dans la première loi du pays” a été le couronnement d’une “démarche globale et déterminée” entamée depuis le début des années 2000 sous l’autorité éclairée du Président de la République Abdelaziz Bouteflika, “faisant de la question de l’eau dans notre pays, une priorité nationale, avec l’objectif de faire de l’accès à cette ressource, une réalité pour tous nos concitoyens”.
Le ministre a aussi évoqué les bouleversements climatiques, les cycles de sécheresse de plus en plus fréquents ainsi que la demande croissante induite par les évolutions socioéconomiques du pays.
Ce qui a fait de la réponse au stress hydrique une “préoccupation permanente” des autorités et un “paramètre constant” lors de la formulation des politiques publiques d’aménagement du territoire ou de développement sectoriel, a-t-il fait valoir.
Sur ce point, M. Necib a souligné que l’Algérie a rattrapé, en en un temps record et au prix d’efforts financiers et humains considérables, ses déficits et a été parmi les premiers pays à atteindre les Objectifs de développement du millénaire (OMD) dans le domaine de l’accès aux services d’eau potable et d’assainissement.
L’Algérie a triplé ainsi sa capacité de production d’eau potable en un peu plus d’une décennie, a ajouté le ministre précisant que 98% de la population sont actuellement raccordés aux réseaux publics d’eau potable et 90% aux réseaux d’assainissement.
Pour sécuriser davantage l’approvisionnement en eau potable, a-t-il poursuivi, l’Algérie s’est engagée dans un programme national de dessalement de l’eau de mer qui a permis la réalisation de 11 grandes stations fournissant 17% l’offre nationale en eau potable.
Ce taux passera à 25% avec les trois nouveaux projets de stations prévus, a souligné le représentant de l’Algérie à ce rendez-vous mondial.
Selon le communiqué, l’expérience algérienne en matière de mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles, de renforcement des capacités de stockage, de réhabilitation et d’extension des réseaux urbains de distribution et d’amélioration du service public de l’eau et de l’assainissement, a été saluée par les différents participants à ce forum, à leur tête le Conseil mondial de l’eau.
Par ailleurs, le ministre a participé à l’animation d’une table ronde de haut niveau consacrée à l’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement, qui a été un espace d’échange ayant permis aux acteurs du secteur de l’eau de débattre du développement, de l’innovation et de la mise en oeuvre de modèles efficaces de fourniture de services de l’eau et de l’assainissement.
Ces discussions visent à un engagement fort des gouvernements pour améliorer la mise en oeuvre des principes des Objectifs de développement durable (ODD), à renforcer la santé publique, à favoriser le transfert de savoir-faire et le renforcement des capacités.
“L’Algérie participe, ainsi, activement aux travaux du Forum et poussera vers des solutions et actions concrètes ayant pour objectif la résolution de la crise globale de l’eau”, note le communiqué.
Cette rencontre mondiale a été sanctionnée par l’adoption d’une déclaration ministérielle portant le slogan “un appel urgent pour une action décisive pour l’eau”.
La déclaration vise à renouveler l’engagement politique et à renforcer la coopération internationale pour assurer une action efficace et immédiate afin d’atteindre les ODD liés à l’eau conformément aux accords internationaux ainsi qu’aux recommandations et résolutions issues des rencontres internationales ou régionales afférentes à la question de l’eau.
Le Forum mondial de l’eau est le plus grand événement mondiale dans ce secteur, réunissant les gouvernements, les entreprises, les universités et la société civile dans l’objectif de partager les expériences, les idées et les bonnes pratiques et élever le degré d’engagement, à tous les niveaux, vers des pratiques plus durables dans la gestion de l’eau.
Organisée conjointement par le gouvernement brésilien et le Conseil mondial de l’eau, la 8ème édiction est placée sous le thème “partage de l’eau”.