Le 20e Festival culturel européen s’est ouvert vendredi à Alger avec un concert époustouflant du chanteur et guitariste de jazz algérien, Djamel Laroussi qui a enchanté le nombreux public, dans une ambiance euphorique.
Sous le slogan, “Les couleurs de l’Europe” et celui du “Vivre ensemble”, choisis par les organisateurs du 20e Festival culturel européen, accueilli pour sa cérémonie inaugurale à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, Djamel Laroussi a présenté une quinzaine de ses pièces qu’il a retravaillé avec la chorale africaine du “Vivre ensemble” et ses 80 voix sous la direction du Camerounais, Mayam Cyrille.
Dans un brassage de cultures et un mélange des genres réussis, le public a pu apprécier, 95 mn durant, la virtuosité et le génie créatif du guitariste gaucher, qui, après avoir fait chanter les spectateurs sur “Zina” et “N’kodo”, les a invités à rejoindre les abords de la scène pour interagir en mouvement avec lui.
Une belle fusion orchestrale animée par, Hafid saidi à la basse, Smaïl Benhouhou au clavier, Lamine Sadi (chanteur chaâbi à la mandole), Toufik Doukari et Mourad Bouchala aux banjos, ainsi que Hafid Abdelaziz à la batterie et Hamza Zaghouani à la derbouka, a accompagné Djamel Laroussi, dans la bonne humeur et le professionnalisme qu’il a toujours exigés.
Dans une ambiance électrique, l’artiste, dont les refrains étaient repris en chœurs par le public, a entonné entre autres pièces, “Laâfou”, “Mazel”, “Aho”, “Marhaba”, “Kifach Hilti”, “Daâni ya Nadim”, “Hasna” et “Etoile filante”, esquissant quelques pas de danse au milieu de ses admirateurs.
Très vite conquis par le guitariste gaucher, époustouflant de technique et de maîtrise de l’instrument, le public a cédé au déhanchement devant la scène, donnant du répondant aux artistes par des applaudissements répétés et des youyous nourris.
Interprétant “Amazing Grace” (Incroyable pardon), chanson dans le genre Gospel, rendu à voix nues, la Chorale africaine du “Vivre ensemble” a adressé une pensée chaleureuse à l’endroit des étudiants, Prosper Ndudzu du Zimbabwé et Assil Betala d’Algérie, qui ont perdu la vie à Annaba et Alger, respectivement, dans deux évènements tragiques différents, suite à des agressions.
Pimpant et souriant, Djamel Laroussi, a embarqué l’assistance dans une randonnée onirique, prônant le lien et l’échange entre les cultures, dans une prestation de haute facture, très appréciée par les organisateurs du festival.
Natif d’Alger, Djamel Laroussi a grandi sous l’influence des airs traditionnels, du chaâbi, la variété occidentale et la musique anglo-saxonne.
Parti à Cologne, en Allemagne, il y découvre le jazz et accompagne plusieurs artistes de renoms pour se lancer en 1998 dans une carrière solo et produire depuis, quatre albums, “Sapoutaly” (1998), “Etoile filante” (2003), “Djamel Laroussi live” (2004) et “3 Marabouts” (2007).
Djamel Laroussi est “sur le point de finir son prochain opus”, a-t-il déclaré.
Auparavant, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne en Algérie, John O’Rourke a donné lecture à l’allocution d’ouverture du 20e Festival culturel européen en Algérie, en présence de plusieurs représentants des différentes missions diplomatiques accréditées à Alger, et du directeur de l’Opéra d’Alger, Noureddine Saoudi.
Différents programmes alliant plusieurs styles de musique: traditionnelle, comme le fado, classique et moderne comme le jazz, le folk-rock ou encore la musique du monde, animeront cette 20e édition, durant laquelle l’Italie, la Pologne et la Tchéquie ont choisi de présenter des films et des spectacles de danse.
Musique, danse et cinéma sont au programme du 20e Festival culturel européen qui se poursuit jusqu’au 27 mai prochain à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth à Alger, ainsi qu’à Bejaia, Oran et Tizi Ouzou.
Seize pays européens animent le 20e Festival Culturel européen en Algérie, à l’instar de l’Allemagne, la Suède, l’Espagne, la France, l’Autriche et le Portugal.