Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a appelé jeudi à Alger les différentes parties maliennes à "saisir la chance" du processus des négociations d'Alger pour parvenir à un accord de paix global et définitif en vue du retour de la stabilité au Mali.
21 novembre 2014
"Le processus d'Alger est une chance et il nous appartient de la saisir.
Nous devons être à la hauteur des responsabilités que le destin et les circonstances nous ont assignées afin de relever le défi de la paix", a déclaré M. Lamamra lors des travaux du 4e round du dialogue intermalien inclusif entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali.
Il appartient "aux Maliens eux-mêmes de faire la paix", a-t-il dit, soulignant qu'il incombait au groupe de la médiation, dont l'Algérie est le chef de file, d'aider les Maliens à "se parler, à s'écouter et à se comprendre mutuellement pour pouvoir emprunter le chemin de la paix, jalonnée d'embûches".
"Nous ne pouvons pas en tant qu'équipe de médiation assumer à votre place la responsabilité historique", afin de parvenir à la paix et la stabilité au Mali, a dit M. Lamamra, à l'adresse des parties maliennes.
"Nous allons y mettre le coeur, la raison, la persuasion et l'esprit de la responsabilité de tous pour l'instauration de la paix et de la stabilité au Mali", a-t-il assuré.
M. Lamamra a indiqué que la poursuite, durant les prochains jours de ces négociations à huis clos, allait permettre de poser de solides fondations à même d'assurer un climat de confiance pour avancer.
Les travaux du 4e round du dialogue intermalien inclusif ont eu lieu jeudi à Alger entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali ayant adhéré au processus de négociations sous la conduite de l’Algérie, chef de fil de la médiation.
Assistent également à ce round du dialogue, la CEDEAO, l’ONU, l'UA, l'OCI, l'UE, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Nigeria, en tant que parties de la médiation.
Le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali avaient accepté en octobre dernier "comme une base solide" un document de négociation, soumis par l’équipe de la médiation, comportant des éléments d'un accord de paix.
La médiation avait soumis aux parties un document de négociation comportant des éléments d'un accord de paix, compromis "novateur" par rapport à tout ce qui a pu être négocié auparavant.
"Une feuille de route" et "une déclaration de cessation des hostilités" avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers, en vue de préparer les conditions nécessaires pour l'émergence d'une solution globale et négociée du problème des régions nord du Mali.
Les deux documents constituent une assise solide à "la plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne" et la "Déclaration d'Alger", qui avait engagé les parties maliennes d'oeuvrer au renforcement de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif dans le cadre du respect de la préservation de l'intégrité territoriale du Mali.
Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).
La deuxième phase des négociations du dialogue intermalien inclusif avait eu en septembre à Alger.