La journée du mercredi a été marquée par une intense activité politique des membres du gouvernement et des partis de l’opposition qui ont tous plaidé pour le dialogue inclusif et la concertation entre toutes les parties pour arriver à un large consensus et trouver des solutions aux problèmes du pays.
S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, fraichement désigné, a affirmé mercredi que la Conférence nationale inclusive et indépendante promise par le Chef de l’Etat dans son message à la nation, “ne sera pas organisée par le Gouvernement qui souhaite être un facilitateur”.
Il a assuré, à ce titre, que des consultations seront menées sur la manière de répartir la participation entre les partis de l’alliance présidentielle et les autres organisations d’un côté et de l’opposition toutes tendances confondues, y compris celle non représentée au Parlement de l’autre côté, alors que la troisième partie concerne la société civile.
Selon M. Lamamra, le futur Gouvernement, tenu par “une obligation de résultats”, ouvrira les canaux de communication et cherchera à convaincre.
“Il faut aller vers les citoyens, les forces politiques et toutes les personnes qui ont un potentiel pour pouvoir influencer le cours des évènements”, a-t-il plaidé, soutenant que la Conférence nationale se tiendra avant fin 2019, et fixera la date de l’élection présidentielle.
Qualifiant les revendications brandies lors des marches populaires enregistrées ces derniers jours à travers différentes régions d’Algérie de “légitimes”, l’ancien chef de la diplomatie algérienne, Lakhdar Brahimi a plaidé pour l’ouverture d’un dialogue inclusif pour parvenir à “un large consensus” sur le futur chef de l’Etat.
Dans un entretien à la télévision nationale, M. Brahimi, a mis l’accent sur la nécessité d’”éviter les manifestations et le dialogue de sourds” pour pouvoir organiser le congrès national qui permettra d’obtenir “un large consensus” afin de choisir l’homme ou la femme qui gouvernera l’Algérie.
Des partis de l’opposition prône une feuille de route de transition démocratique
Lakhdar Brahimi appelle à l’ouverture du dialogue pour parvenir à “un large consensus”
Des partis de l’opposition, réunis mercredi au siège du Front de la justice et du développement (FJD), à Alger, ont appelé de leur coté à la tenue d’une rencontre nationale ouverte pour la tenue d’un dialogue sérieux et l’élaboration d’une feuille de route de transition démocratique.
Cette rencontre nationale vise à “tenir un dialogue sérieux pour la formulation de revendications populaires, l’élaboration d’une feuille de route de transition démocratique et la mise en place d’un nouveau système”, indique le communiqué final de la 5e rencontre de concertation de l’opposition à laquelle ont pris part des dirigeants de partis politiques, des représentants de la société civile ainsi que des activistes ayant participé aux marches populaires.
Le Front des Forces socialistes (FFS), le plus vieux parti de l’opposition, a plaidé, quant à lui, pour une “véritable transition démocratique” en Algérie, tout en rendant hommage à la mobilisation pacifique des manifestants réclamant un changement profond du système actuel.
“Libérer une dynamique politique de construction démocratique de l’Etat et de la société est une priorité extrême en vue d’amorcer une véritable transition démocratique pour l’avènement de la deuxième République par l’élection d’une Assemblée constituante”, a préconisé le FFS, dans un communiqué en réaction au message à la nation adressé par le président de la République.
L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Said Sadi, a plaidé, de son côté, pour une “refondation nationale” estimant que l’Algérie est devant une opportunité historique à laquelle des réponses “adaptées” doivent être apportées.
“Notre mission est de tout faire, chacun à son niveau, pour que cette marche de l’Histoire aboutisse”, a-t-il affirmé lors de son passage au Forum du quotidien Liberté.
La réussite de ce processus dépendra de la capacité des Algériens à “transcender les questions de programmes partisans ou de carrières”, estimant que “l’ancienne génération doit s’effacer” et se contenter d’ “aider quand cela est possible sans avoir de prétentions à l’exercice du pouvoir”