Des fouilles archéologiques conduites par des chercheurs algériens et étrangers, à Ain Boucherit formant partie du site Ain Lahnech (Sétif), dont les résultats communiqués jeudi à Alger dans une conférence, ont permis de découvrir “le deuxième site archéologique le plus ancien au monde remontant à 2.4 millions d’années”.
Formée de chercheurs algériens, espagnols, australiens et français, l’équipe à annoncé avoir découvert à Ain Boucherit sur le site d’Ain Lahnech (Sétif) des restes lithiques et fossiles portant des traces de boucherie qui remontent à “2.4 millions d’années”, confirmant ainsi que ce site est “le plus ancien en Afrique du Nord” et “le deuxième plus ancien au monde après celui de Kouna en Ethiopie remontant à 2.6 millions d’années”.
Cette découverte a été effectuée dans le cadre du projet de recherche sur la plus ancienne occupation humaine en Afrique du Nord dirigée par le Pr. Mohamed Sahnouni, des chercheurs du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) (Algérie) et du Centro Nacional de Investigacion Sobre la Evolucion Humana (Espagne) avec la collaboration des chercheurs de Griffith University (Australie), de l’Institut de Paleoecologia Humana et Evolucion Social (Espagne), du Museo Nacional de Ciencias Naturales (Espagne), de l’Université Alger II et l’Université Sétif II et du Musée National d’Histoire Naturelle (France).
Les restes lithiques recueillis comprennent des galets taillés, des polyèdres, des nucleus, des racloirs et des éclats à bords tranchants utilisés pour découper la viande animale identiques à ceux découverts à Kouna (Ethiopie).
Les ossements fossiles associés aux outils lithiques incluent une variété d’animaux aujourd’hui disparus d’Afrique du Nord tels que l’éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame et les girafes.
“Ces ossements sont la preuve que l’existence de l’homo-sapien en Afrique du Nord est plus ancienne que l’on croyait”, a déclaré le Pr. Sahnouni, ajoutant que ces résultats confirment l’hypothèse de l’existence de plusieurs origines de la civilisation humaines entre autres l’Afrique du Nord et de l’Est.
Cette recherche dont le coup d’envoi a été donné dans les années 90, est le fruit du travail d’une équipe pluridisciplinaire de 12 chercheurs algériens et étrangers, a rappelé l’archéologue algérien, ajoutant que “cette découverte ouvrira de nouvelles perspectives à l’avenir”.
Par ailleurs, cette découverte importante a été rendue publique jeudi par la prestigieuse revue scientifique “Science”.
La conférence a été marquée par la présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar ainsi que le conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi et l’ambassadeur d’Espagne à Alger qui ont distingué au terme de la soirée les chercheurs archéologues ayant contribué à cette découverte.