De nombreux pays et organisations internationales ont exprimé leur rejet de toute ingérence étrangère en Libye, appelant à faire prévaloir la solution politique pour le règlement de la crise dans ce pays.
Outre des pays voisins de la Libye, l’ONU, l’UA, l’UE ont fait part de leur refus d’ingérence dans les affaires libyennes et d’une éventuelle escalade dans la région.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a affirmé sans mentionner explicitement la Turquie, que “tout soutien étranger aux parties en guerre” en Libye “ne fera qu’aggraver un conflit et compliquer les efforts pour une solution pacifique”.
Avant d’ajouter que “les violations continues de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité s’agissant de la Libye ne font qu’empirer les choses”, arguant que le “strict respect de l’embargo est essentiel pour créer un environnement favorable à la cessation des hostilités”.
Le Conseil de sécurité a tenu, lundi, à la demande de la Russie, une réunion urgente sur la Libye en vue d’examiner la situation.
Pour sa part, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a indiqué, mardi, qu’un sommet sera organisé en février prochain pour examiner la situation en Libye et au Sahel, en proie à l’instabilité depuis des années.
La réunion du CPS se tiendra à la veille du sommet de l’UA, prévu les 8 et 9 février à Addis-Abeba. Elle sera consacrée à la crise libyenne et à la circulation des armes qui a aggravé la situation au Sahel”, a déclaré le Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui, depuis Addis-Abeba.
De son côté, la Ligue arabe a souligné, à l’issue de sa dernière réunion urgente sur la Libye, “la nécessité d’empêcher les ingérences” dans ce pays. Dans une résolution adoptée par les délégués permanents réunis au siège de la Ligue arabe au Caire, l’organisation panarabe a dit “son refus et souligné la nécessité d’empêcher toute ingérence qui puisse contribuer à faciliter la venue en Libye de combattants extrémistes terroristes étrangers”.
Dans le même sillage, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a condamné mardi à Bruxelles “l’ingérence étrangère” dans la crise libyenne, à l’issue d’une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de France, Allemagne, Royaume-Uni et Italie.
Josep Borrell avait déjà appelé, lundi, à une solution politique en Libye, mettant en garde contre une “escalade imminente de la violence” autour de Tripoli.
“Aujourd’hui il est plus urgent que jamais de travailler véritablement à une solution politique à la crise en Libye. L’Union européenne appelle toutes les parties à s’engager dans un processus politique sous l’égide des Nations unies”, a ajouté M. Borrell.
La crise en Libye est une affaire libyenne interne
Pays voisin de la Libye, l’Algérie a dénoncé toute ingérence étrangère en Libye, réitérant que la crise dans ce pays est une affaire interne de la Libye dont la solution ne peut être trouvée que par les parties au conflit avec l’aide notamment des pays voisins.
L’Algérie qui était de tout temps à équidistance des parties en conflit en Libye, a appelé, lors de l’audience accordée, lundi, par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, M. Fayez El-Serraj, la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier à “assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye”.
Tenue dans une conjoncture sensible, suite à l’aggravation de la situation sécuritaire en Libye, la rencontre a permis aux “deux Présidents d’échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l’accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère”.
Ces entretiens ont été, l’occasion, pour le Président de la République, de rappeler “la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats”.
Pour sa part, Fayez El-Serraj a adressé ses remerciements à l’Algérie pour ses positions fraternelles constantes vis-à-vis de la crise libyenne, réitérant sa pleine confiance dans les efforts qu’elle déploie en vue d’atténuer l’escalade, en soutenant la solution politique.
La Tunisie, autre pays voisin, a réitéré, lundi, lors d’une réunion urgente du Conseil de sécurité, sa position rejetant toute ingérence étrangère, estimant que la crise en Libye est une affaire interne.
Par ailleurs, les Parlements saoudien, bahreïni, égyptien et émirati ont conjointement exprimé leur rejet de l’intervention turque en Libye.
Source APS