Le Gouvernement souhaite être le facilitateur de la Conférence nationale inclusive et indépendante et non pas l’organisateur, a assuré mercredi à Alger, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
“Pour ce qui est du Gouvernement, il n’est pas l’organisateur de cette conférence mais souhaite être un facilitateur”, a déclaré M. Lamamra sur les ondes de la Radio nationale, rappelant que le président de la République “avait indiqué que la Constitution qui sera élaborée par cette Conférence ne devrait pas toucher le caractère républicain et démocratique de l’Algérie ainsi que les trois composantes de son identité (Islam, arabité et amazighité), tout le reste étant discutable”.
Le vice-Premier ministre a précisé que des consultations seront menées sur la manière de répartir la participation entre les partis de l’alliance présidentielle et les autres organisations d’un côté et l’opposition, toutes tendances confondues, y compris celle non représentée au Parlement de l’autre côté, alors que la troisième partie concerne la société civile.
“Il faudrait veiller à ce que cette Conférence reflète les différentes composantes de la société algérienne, notamment les jeunes et les femmes”, a-t-il ajouté, expliquant que les consultations qui seront menées avant la Conférence aux niveaux national et régional et avec la communauté algérienne établie à l’étranger “permettront de dégager le mode d’organisation des travaux de cette Conférence”.
“Des partis politiques avaient demandé par le passé la mise en place d’une Assemblée constituante et je suis tenté de dire qu’il s’agit de la part du président Bouteflika d’une réponse à cette attente des partis politiques”, a-t-il rappelé, expliquant que “la différence entre une Assemblée constituante et la Conférence nationale c’est que la première est constituée de délégués élus avec un mandat spécifique, à savoir l’élaboration d’une Constitution alors que les participants à la Conférence nationale devraient ne pas être élus mais issus de consultations qui permettraient cette représentation que le président Bouteflika veut équitable”.
M.Lamamra a indiqué, en outre, que la Conférence qui se tiendra avant fin 2019, fixera la date de l’élection présidentielle “et une fois cette élection organisée, le président Abdelaziz Bouteflika remettra formellement et solennellement les clés du Palais d’El Mouradia à son successeur élu librement par le peuple”.
Pour ce qui de l’organisation de l’élection présidentielle, il a indiqué, qu’après la dissolution de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), une Commission électorale indépendante sera créée et sera compétente sur tout le processus électoral alors que le ministère de l’Intérieur aura juste un rôle technique et administratif, d’appoint et de soutien à cette nouvelle commission.
A une question sur sa nomination au poste de vice-Premier ministre que certains ont considéré comme celui de vice-Président, M. Lamamra a indiqué qu’il n’était pas vice-président de la République “un poste qui ne peut exister que par la Constitution”.
Interrogé sur l’interview accordé à RFI juste après sa nomination au poste de vice-premier ministre, il a expliqué que RFI est “le média par excellence qui permet de communiquer avec l’Afrique qui est notre profondeur naturelle et stratégique”, affirmant que l’Algérie “est importante pour ce continent”.
==Les institutions de l’Etat continueront à fonctionner normalement==
Par ailleurs, M. Lamamra a affirmé que le Parlement “ne sera pas dissout” et que toutes les institutions continueront à fonctionner normalement jusqu’à l’élection du prochain président de la République.
“Le président de la République a indiqué dans son dernier message à la Nation que les institutions actuelles continueront à fonctionner normalement jusqu’à l’élection du prochain président et il n’y aura pas de vide à aucun niveau et toutes les institutions continueront à fonctionner normalement, y compris le Parlement”, a-t-il assuré.
A une question sur la composante du futur Gouvernement, le vice-Premier ministre a fait savoir que la participation de l’opposition et de la société civile était “souhaitable”, rappelant que le président de la République veut un “renouvellement substantiel” de l’Exécutif avec de nouveaux visages, notamment des femmes et des jeunes.
Il a ajouté dans le même sens que si des représentants de l’opposition et de la société civile “souhaitent intégrer ce gouvernement, ils sont les bienvenus”.
Dans le même contexte, M. Lamamra a assuré que le futur Gouvernement, sous la conduite du Premier ministre, Noureddine Bedoui, ouvrira les canaux de communication et cherchera à convaincre, car, a-t-il dit, “il s’agit d’un gouvernement qui a une obligation de résultats”.
“Il faut aller vers les citoyens, les forces politiques et toutes les personnes qui ont un potentiel pour pouvoir influencer le cours des évènements”, a-t-il conclu.