Le ministre de la Transition énergétique et des Energie renouvelables, Chems Eddine Chitour, a pris part, par visioconférence, au forum de haut niveau Union Européenne-Afrique sur l’économie et l’investissement “vert”, a indiqué lundi le ministère dans un communiqué.
Lors de cet évènement organisé en coopération avec la Banque d’investissement européenne (BEI), M. Chitour a rappelé dans son intervention des “bouleversements structurels, rapides et majeurs qui façonnent, aujourd’hui, la scène énergétique mondiale, et qui ont mis l’Algérie devant d’importants défis et enjeux”, rapporte le communiqué à propos de ce forum tenu vendredi.
Ces défis pour l’Algérie, poursuit-il, consistent en la diversification des sources d’énergie en vue de se libérer graduellement de sa dépendance aux hydrocarbures, la garantie de la sécurité énergétique pour les générations futures ainsi que le développement d’une économie diversifiée et fondée sur la transition énergétique.
M. Chitour a également rappelé les atouts de l’Algérie en termes de potentiels importants de ressources renouvelables, d’étendue géographique, d’infrastructures énergétiques et de capacités humaines.
“L’Algérie poursuit son engagement à l’effort global de réduction des gaz à effet de serre, par une politique ambitieuse, de ce fait, elle a créé le ministère de la Transition Energétique et des Energies Renouvelables”, a-t-il relevé.
La feuille de route du ministère, explique M. Chitour, est basée sur le triptyque : nouveau modèle énergétique, développement d’envergure des énergies renouvelables et promotion de la sobriété et l’efficacité énergétique.
Le ministre est, par la suite, revenu sur la situation énergétique du continent africain, qu’il a qualifiée de paradoxale : d’une part, de fortes potentialités et d’autre part, une sous-utilisation de ces ressources et un accès encore limité à l’énergie.
M. Chitour a estimé que cela ouvre des possibilités “considérables” de coopération et d’investissements.
“Cependant, les niveaux actuels de financement pour l’adaptation en Afrique représentent tout au plus 3 milliards d’euros par an, ce qui reste négligeable, compte tenu des besoins”, a-t-il fait observer.
D’un autre coté, 48 pays d’Afrique ont émis moins de 1 % des émissions mondiales de CO2 depuis 1751, a indiqué le ministre. A ce jour, près de 1,4 billion de tonnes de CO2 ont été émises. Les pays industrialisés, du Nord, ont ainsi pollué pour environ 50% de la quantité totale de CO2 alors qu’ils ne représentent que 800 millions d’habitants.
“L’Afrique, qui dépasse le milliard d’habitants, n’a pollué elle que pour 3%”, a-t-il détaillé.
“Par conséquent, l’Afrique est en droit d’attendre, en théorie, un accompagnement pour qu’elle puisse mettre en oeuvre, justement, avec entre autres l’aide de la BEI et du Fond vert, son modèle de développement qui lui permettra de lutter d’une façon durable contre les changements climatiques dont elle est la première bénéficiaire en terme d’impact, mais aussi de se mettre en phase avec les objectifs du développement du millénaire à savoir la durabilité, la sécurité et la compétitivité”, a argué le ministre.
“Aussi, les conditions de bancabilité des projets de développement des énergies renouvelables en Afrique, ne devraient pas être similaires à ceux appliqués dans les pays du Nord, bien établis dans ce domaine”, a-t-il estimé.
Source APS