Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a affirmé que “l’Algérie, de par sa profondeur africaine, demeure fidèle aux principes et nobles objectifs de l’organisation panafricaine”.
“De par sa profondeur africaine, l’Algérie demeure fidèle aux principes et nobles objectifs de notre organisation africaine, à travers son engagement pour la promotion de la paix, la consolidation des potentiels de notre continent à prendre en charge ses problèmes et la contribution à la concrétisation de la complémentarité interafricaine”, a indiqué le ministre des Affaires étrangères dans un message, à l’occasion de la Journée de l’Afrique (25 mai), qui coïncide avec le 57e anniversaire de la création de l’organisation panafricaine, Union africaine (UA). Il a souligné, dans ce sens, que la célébration annuelle de la journée de l’Afrique constitue l’occasion de rendre hommage aux pères fondateurs et à tous ceux qui militent depuis toujours pour la concrétisation de l’intégration interafricaine.
“C’est également pour nous une halte pour réitérer notre fidélité aux valeurs et principes de notre Organisation et notre engagement à poursuivre le processus d’édification d’une Afrique prospère et unie, et un moment propice à l’évaluation des étapes que notre continent a franchies sur la voie de la stabilité et du développement”, a-t-il encore ajouté.
Rappelant que cet anniversaire intervient, cette année, alors que le monde traverse une situation critique du fait des incidences de la pandémie du nouveau Coronavirus sur tous les aspects de la vie, sanitaire, humain et socio-économique, M. Boukadoum a relevé en outre les mutations politiques et économiques résultant de cette crise.
Cette pandémie qui ne connait pas de frontalières “est une sonnette d’alarme qui a permis de prendre conscience de la véritable réalité que nous devons appréhender avec sagesse, sérénité et clairvoyance”.
Pour M. Boukadoum, cette crise qui a redonné à l’Etat son rôle central dans la protection des vies de ses citoyens et des moyens de leur subsistance et révélé indéniablement l’impératif de consolider les capacités nationales en matière de soins de santé, de protection sociale et de prise en charge des catégories vulnérables, a démontré “l’impossibilité de faire face à cette situation sans une étroite coopération et solidarité internationales”.
L’UA, a-t-il dit, s’est attelé sous la direction éclairée du président sud-africain Cyril Ramaphosa, à “la cristallisation d’une vision africaine commune et d’une réponse rapide reposant principalement sur le renforcement des capacités des Etats membres”.
La création d’un Fonds africain pour la lutte contre la propagation de la pandémie se veut une autre manifestation de l’élan de solidarité africaine en appui aux efforts conjoints face à la pandémie, a souligné M. Boukadoum.A cet égard, il a salué la décision “judicieuse” du Président Ramaphosa de nommer cinq Envoyés africains, dont l’ancien ministre des Finances,Abderrahmane Benkhalfa, en vue de la mobilisation d’un soutien économique et financier international dans le but de renforcer les capacités de notre continent face aux défis imposés par cette crise.
Après avoir réitéré la fidélité de l’Algérie aux principes et nobles objectifs de l’UA, il a mis en avant l’importance qu’attache l’Algérie aux projets structurants, tels la Transsaharienne, la liaison fibre optique et le gazoduc Alger-Lagos. Des projets qui sont “une preuve incontestable de sa volonté de transformer l’intégration continentale en réalité tangible, notamment dans le cadre des efforts de l’Initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui a permis à notre continent de se doter d’une Agence de développement de l’Union africaine “AUDA-NEPAD”, a-t-il soutenu.
A ce propos, le ministre des Affaires Etrangères a rappelé la décision du président de la République portant création de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC), qui s’inscrit dans le cadre de cette démarche pour impulser la dynamique de coopération avec les pays africains frères dans divers domaines, économique, social, humanitaire, culturel, religieux, éducatif, scientifique et technique.
Par ailleurs, M. Boukadoum a exprimé “la profonde préoccupation” de l’Algérie face aux graves développements de la situation en Libye ces dernières semaines, et qui confirment malheureusement “l’opposition des agendas régionaux et internationaux qui semblent ne s’accorder que sur le maintien de la Libye en situation de chaos et en théâtre de guerres par procuration et de règlement de comptes au détriment du sang des enfants du peuple libyen frère”.
L’afflux des armes en Libye “en flagrante violation” des résolutions internationales “a non seulement attisé la guerre civile mais favorisé également l’armement des groupes terroristes, qui menacent désormais la sécurité de la région et entravent le processus d’un règlement politique”.
L’Algérie, animée par l’esprit de solidarité à l’égard du peuple libyen, et dans le cadre de la coordination et de la concertation avec toutes les parties libyennes, les pays voisins, l’UA et l’ONU, ne ménagera aucun effort “pour rassembler les protagonistes et rapprocher leurs vues”, a souligné M. Boukadoum.Il a réaffirmé, dans ce sens, “la disposition de l’Algérie à abriter le dialogue libyen et son insistance sur le rôle central que doivent jouer les pays du voisinage ainsi que l’UA dans le processus onusien pour le règlement de la crise libyenne”.
Le ministre des Affaires Etrangères a souligné, en outre que l’Algérie œuvrait “au soutien” des efforts en faveur du rétablissement de la sécurité et de la stabilité au Mali à travers son engagement à la contribution efficiente dans l’accompagnement des frères maliens dans la mise en œuvre des clauses de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, en tant que cadre optimal pour le rétablissement de la stabilité et de la sécurité dans ce pays frère.
Ces démarches, a-t-il ajouté, “ne peuvent être parachevées sans la poursuite de nos efforts dans la lutte contre le fléau du terrorisme, qui frappe de vastes contrées de notre continent, notamment dans la région du Sahel et le bassin du Lac Tchad jusqu’à la Corne de l’Afrique”.
Dans le sillage de son espace géographique direct, l’Algérie regrette “la non concrétisation de la dynamique escomptée dans le dossier du Sahara occidental, qui n’a toujours pas trouvé un règlement”, a poursuivi M. Boukadoum.A ce propos, il a rappelé que l’ONU et le Conseil de sécurité œuvraient, depuis de longues années, à la mise en œuvre du Plan de règlement de la question du Sahara occidental, qui repose sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
“Il est regrettable de voir le processus de paix, depuis la démission de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, embourbé dans un chemin semé d’embuches”, a-t-il ajouté.Réitérant son appel à “des efforts sincères” pour résoudre l’unique question de décolonisation en suspens en Afrique, M. Boukadoum a réitéré “sa condamnation des tentatives désespérées” d’imposer la politique du fait accompli en flagrante violation de l’Acte constitutif de l’UA et de la doctrine onusienne en matière de décolonisation.
Le chef de la diplomatie algérienne s’est dit convaincu que ces manœuvres “ne sauraient entamer la justesse de la cause du peuple sahraoui”.En conclusion, M. Boukadoum a souhaité que la crise sanitaire actuelle soit rapidement surmontée pour ouvrir de nouvelles perspectives à notre continent vers la réalisation de son projet d’intégration, tel que rêvé par les pères fondateurs”.
Source APS