Des diplomates, des politiques et des enseignants universitaires ont affirmé, samedi, que tout règlement de la crise en Libye devrait impliquer l’Algérie, soulignant que toute solution doit intégrer les principes fondamentaux de l’approche algérienne, notamment la réalisation d’une réconciliation nationale libyenne inclusive, unique voie de sortie de crise.
Intervenant à une conférence au Centre Echaâb pour les études et recherches (Alger) sur “L’avenir de la crise libyenne”, l’ex ambassadeur de l’Algérie en Libye, Salah Boucha a indiqué qu’on ne saurait parler d’un règlement de crise en Libye en l’absence de l’Algérie, ni parvenir à une solution qui soit défavorable à l’Algérie, arguant que “le règlement du conflit doit se faire à la lumière d’une approche renfermant tous les principes fondamentaux de l’approche algérienne”.
Dans son approche, l’Algérie a veillé à ce que le règlement de la crise serve en premier lieu les intérêts du peuple libyen qui, en plus d’être maître de sa décision, est appelé à s’unir dans toute sa composante pour réaliser la réconciliation nationale par la voie du dialogue entre belligérants, en sus de la poursuite du soutien, notamment sécuritaire pour permettre à la Libye de parachever le processus d’édification de ses institutions sécuritaires et économiques.
Le diplomate a mis en avant “l’importance d’une solution régionale au conflit libyen, un point déjà affirmé dans le discours politique officiel algérien et clairement exprimé lors des multiples rencontres abritées par l’Algérie pour le règlement de la crise en Libye”, appelant les pays voisins de la Libye “à jouer un rôle efficient de partenaire essentiel de ce pays voisin pour concourir à sa sortie de crise, compte tenu des défis sécuritaires et géopolitiques”.
“La crise en Libye qui perdure aujourd’hui dans tous ses aspects et sa complexité continue de heurter le processus international”, a-t-il averti, citant pour preuve le report des élections générales prévues le 24 décembre dernier.
Pour sa part, Mme Tassadit Messiheddine, enseignante à l’Ecole nationale supérieure des sciences politiques a axé son intervention sur la situation politique et sécuritaire actuelle, notant que l’amélioration enregistrée dans le dossier libyen, notamment en termes de cessez-le-feu et des efforts visant à atténuer les scissions sur la scène politique libyenne demeurent insuffisants en l’absence de fortes institutions de l’Etat qui veillent à préserver les intérêts du peuple libyen devant être placés au-dessus de toutes autres considérations”.
Malgré ces réalisations sécuritaires sur la scène libyenne, “la lutte interne et l’ingérence extérieure compliquent encore la scène libyenne”, a indiqué Mme Massih-Eddine.
L’académicienne a mis l’accent sur l’impératif de la réconciliation nationale globale à la faveur d’un soutien régional et international.
Dans ce cadre, elle a évoqué l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale et de concorde civile qui a prouvé son efficacité dans la restauration de la cohésion au sein du peuple libyen, rappelant l’approche algérienne pour le règlement de la crise libyenne, une approche basée sur les principes constants de l’Algérie de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires internes des pays outre la préservation de l’intégrité territoriale de la Libye et l’unité de son peuple.
Pour sa part, le secrétaire général du conseil consultatif de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Said Mokadem a évoqué les questions institutionnelles et les mécanismes juridiques du règlement de la crise libyenne, soulignant la nécessité de mettre en place un mécanisme juridique pour l’organisation des élections générales, car il est impossible d’organiser un scrutin sans un cadre constitutionnel”.
M. Mokadem a rappelé la divergence des puissances mondiales sur la forme de l’Etat libyen, critiquant l’absence d’un mécanisme de mise en œuvre entre les pays voisins”.
Source APS