La filiale maintenance d’Air Algérie, créée fin 2021, est appelée à occuper une place “importante” au niveau africain, a indiqué le P-DG par intérim de la compagnie aérienne, Amine Debaghine Mesraoua.
Auditionné dimanche par la commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Mesraoua a indiqué que la base de maintenance d’Air Algérie qui s’est transformée récemment en filiale, est “l’une des plus grandes en Afrique”.
Cette filiale répond actuellement à tous les besoins nationaux de maintenance d’Air Algérie, de Tassili Airlines, et d’autres compagnies privées, mais ambitionne élargir son champ d’intervention à l’international.
“La nouvelle filiale n’est utilisée actuellement qu’à 30-35% de sa capacité”, a-t-il fait savoir, soulignant qu’elle “pourrait rayonner sur la maintenance de tout le continent africain, s’il elle disposait d’un label solide dans le cadre, par exemple, d’une joint-venture avec une importante compagnie”.
Air Algérie avait désigné un directeur général et un conseil administration pour cette filiale, et entamé une procédure judiciaire en vue d’évaluer son capital avec précision, estimé initialement à plus de 500 millions de dollars.
Selon un exposé présenté lors de cette réunion d’audition par une cadre de la compagnie, il a été indiqué que la situation financière d’Air Algérie était “en chute libre”, expliquant que la compagnie avait subi une multitude de facteurs fragilisant sa santé financière, à l’instar des dettes courantes, des dépenses incompressibles cumulées au titre des années 2020 et 2021, des reliquats de compensation, des créances sur les organismes d’Etat et d’un déficit exceptionnel lié à la crise sanitaire.
“Air Algérie a connu un renversement de situation qui l’a fait passer d’un équilibre financier en 2019 à des résultats financiers déficitaires devenus critiques pour la relance de la compagnie nationale”, a-t-elle regretté.
D’après les données avancées par cette responsable, l’activité de la compagnie à l’international en 2021 ne représente que 9% de celle enregistrée en 2019, en deçà du seuil de rentabilité, loin devant le taux de reprise des compagnies concurrentes, évalué à 45%, a-t-elle précisé.
Air Algérie a transporté un total de 1.968.880 passagers en 2021, tous réseaux confondus, soit 30% du niveau de 2019.
Un taux de 21% de ce trafic a été réalisé sur le réseau international contre 79% sur le réseau intérieur, a-t-elle ajouté.
Pour sortir de cette situation “très difficile”, Air Algérie a tracé une ligne de conduite, pour la période 2021-2025, axée sur la réduction de ses charges, la restructuration de la compagnie, la génération de nouveaux revenus et la révision de la convention collective.
S’agissant de la restructuration de l’entreprise, il a été procédé entre 2020-2021 au rappel de 50 expatriés et la fermeture de 9 agences à l’étranger sur 16 ciblées, en vue d’atteindre un objectif d’économie de 1,14 million d’euros/an.
Pour la réduction des charges, la compagnie “va mettre en place une politique d’efficacité énergétique, fermer la restauration et revoir les contrats d’assurance”.
Par ailleurs, dans un autre exposé portant sur la politique tarifaire d’Air Algérie, il a été souligné que la hausse des prix des billets d’avion durant la pandémie de Covid-19 était “générale”, suivant la logique de l’offre et de la demande.
Source APS