La montée des partis de l’extrême droite en Europe commence à inquiéter sérieusement aussi bien les gouvernements que les citoyens eu égard de la multiplication des actes xénophobes à l’encontre des étrangers et particulièrement les musulmans, en leur reprochant notamment le fait de nourrir la haine par leur discours anti-migrants.
En Allemagne, après le tout dernier acte xénophobe a été commis, mercredi passé, à Hanau, près de Francfort contre deux bars à chicha tuant au moins neuf personnes, une vague d’indignation a été suscitée auprès aussi bien des autorités que des habitants de la région contre ces “actes barbares” les attribuant ouvertement aux partis de l’extrême droite, exigeant par la même une surveillance accrue à l’endroit de ces partis.
“Nous savons depuis longtemps que les paroles peuvent être suivies d’actes et les élus du peuple ne peuvent se dédouaner de cette responsabilité”, a estimé le président de la chambre des députés, Wolfgang Schkuble, dans une interview samedi au quotidien Handelsblatt.
Le président de la chambre des députés a cité nommément le principal parti d’obédience d’extrême droite, à savoir, l’Alliance pour l’Allemagne (AfD), disposant de 89 élus au sein du parlement à l’issue des élections législatives de 2017.
“Le problème est que l’AfD ne connaît aucune limite”, a ajouté M. Schkuble, membre du parti conservateur d’Angela Merkel, qui va jusqu’à qualifier de “fasciste” le chef de file de l’aile la plus radicale du mouvement d’extrême droite, Bjِrn Hِcke.
Le secrétaire général du parti social-démocrate SPD, partenaire des conservateurs au pouvoir à Berlin, Lars Klingbeil, a lui qualifié l’AfD de “bras politique” des éléments les plus radicalisés de la mouvance d’extrême droite et de ceux qui épousent ses thèses, à l’instar de l’auteur des attentats de Hanau qui ont fait 9 mots.
Les autorités allemandes ayant déploré ces actes racistes ont décidé de renforcer la sécurité dorénavant dans tous les endroits publics et à forte affluence.”L’Allemagne allait augmenter la présence policière dans tout le pays particulièrement au niveau des sites sensibles”, a déclaré vendredi, le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer.
Dans ce sens, les autorités ont mené, au courant de la semaine écoulée, des raids contre un groupe extrémiste de droite et arrêté 12 suspects accusés d’avoir planifié des attaques terroristes, affirme-t-on.
Dans le même sillage, des intellectuels et de nombreuses organisations humanitaires se sont soulevés en fin de la semaine écoulée en France contre le discours du président de la République, Emmanuel Macron, portant sur l’interdiction à partir de 2024 de l’accueil des imams des pays musulmans sur le territoire français pour prêcher dans des mosquées.
Discours “discriminatoires” aux conséquences dramatiques
Le discours de Macron a été interprété tout bonnement par ces derniers de “raciste et d’islamophobe satisfaisant l’une des revendications du parti de l’extrême droite en France”, en l’occurrence le Front national (FN) lequel de temps en guerre contre les musulmans et ne se gênant pas à demander à chaque occasion des “restrictions et un contrôle excessif sur les lieux de culte musulmans et l’expulsion d’une bonne partie d’entre eux”.
La recommandation de Macron a été aussi jugée par des intellectuelles d’”irréfléchie” tant elle ignore que dans l’Hexagone l’apprentissage de la culture arabo-musulmane est complètement difficile sinon impossible. Chose qui va compliquer davantage la donne, indique-t-on.
Par ailleurs, en Italie, la montée des partis de l’extrême droite et leur haine à l’endroit des migrants a poussé des citoyens, militants et organisations humanitaires jusqu’à organiser des manifestations contre les décisions du gouvernement prônant l’empêchement aux bateaux humanitaires apportant de l’aide aux migrants coincés en pleine mer de débarquer en Italie.
“La politique anti-migration de l’Italie doit faire l’objet d’une refonte totale”, ont réclamé les manifestants, s’en prenant particulièrement au parti de Matéo Salvini, ministre de l’Intérieur.
En Italie, les autorités ont procédé même à l’emprisonnement des activistes et des commandants de bord des bateaux des ONG.
Matéo Salvini, le chef du parti, La Ligue, est qualifié aussi de “xénophobe et raciste” en Italie, compte tenue de ses positions en défaveur de la cause palestinienne prônant notamment le transfert de l’ambassade d’Italie en Israël à El Qods occupée.
Les Italiens sont dans leur grande majorité, selon les médias locaux, contre cette option qui n’est autre ,a joute-on, qu’une manœuvre visant à faire plaisir au président américain Donald Trump.
Le discours haineux des partis de l’extrême droite contre l’arrivée des migrants a été à l’origine de drames ayant couté la vie à plus de 15 000 personnes en mer entre 2015 et 2019, selon des chiffres officiels de l’UE.
A rappeler que la victoire et la montée des partis de l’extrême droite lors des différentes élections est le fruit uniquement du “populisme et la stigmatisation des étrangers”.
Source APS