L’Accord politique signé jeudi sous l’égide des Nations Unies par les parties au dialogue interlibyen répond aux aspirations du peuple libyen, en quête de paix et de stabilité, et auquel l’Algérie ne cesse de porter soutien et assistance pour surmonter sa crise interne.
Le document a été paraphé par l’ensemble des parties libyennes dont le parlement reconnu par la communauté internationale basé à Tobrouk, le Conseil national général (CNG) à Tripoli, des indépendants, des représentants de partis politiques ainsi que par des représentants de la société civile et des communes.
Les racines de ce succès remontent à mars 2015 lorsque Alger avait abrité les premiers pourparlers interlibyens couronnée par l’engagement des partis politiques et des personnalités influentes à œuvrer pour le règlement de la crise en Libye par le dialogue politique.
En effet, c’était la première fois que les représentants de différentes tendances se mettent autour d’une table afin de travailler ensemble pour approfondir et échanger des idées.
“C’était difficile mais ça sera plus facile la prochaine fois et ça sera de plus en plus facile dans l’avenir jusqu’au moment où on aura construit la paix”, avait soutenu l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Bernardino Leon, remplacé, récemment au terme de son mandat, par l’allemand, Martin Kobler.
Le rendez-vous d’Alger avait constitué “un pas fondamental” dans la construction de la paix en Libye pour lequel l’Algérie a toujours œuvré afin de préserver l’unité du peuple libyen et l’intégrité de son territoire.
Exprimée à plusieurs occasions depuis la dégradation de la situation politique et sécuritaire en Libye, la position de l’Algérie renforcée à travers sa coopération avec les Nations unies, a été saluée par les parties libyennes, qui avaient souligné les efforts d’Alger pour amener les acteurs politiques libyens à ouvrir des discussions politiques visant à faire sortir leur pays de la crise.
“Nous avons pleine conscience que l’Etat algérien a toujours œuvré dans le sens de la protection de ses pays voisins et veille à préserver leurs intérêts”, avaient déclaré les délégations libyennes, à l’issue de la réunion d’Alger, qualifiée également de “pas fondamental dans la construction de la paix en Libye”, par l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Bernardino Leon.
Le responsable onusien s’appuyait dans ces propos sur les résultats obtenus et se disait convaincu, que la réunion abrité par l’Algérie constituait “un début qui a permis d’évoquer des questions cruciales” pour la réussite du processus du dialogue politique entre les Libyens.
Hommage à l’Algérie pour ses efforts de paix
La conviction de M. son avait été partagée par les partis et les personnalités politiques libyens, rendant hommage à l’Algérie pour les efforts déployés sans cesse pour le règlement pacifique de la crise politique et sécuritaire en Libye.
Par ailleurs, dans son élan de soutien à la Libye, l’Algérie préside la commission sécuritaire pour l’aider à surmonter sa crise politico-sécuritaire. Cette lourde responsabilité lui permet de coopérer avec la classe politique et les composantes de la société civile libyenne.
La commission sécuritaire et militaire a aussi pour mission la coordination entre la Libye et les pays voisins afin de renforcer les mesures sécuritaires et le contrôle des frontières.
Le même mécanisme constitue un outil efficace pour l’intensification de la coopération avec tous les groupes armés qui “obéissent à l’autorité de la loi et croient en l’avenir de la Libye en tant que pays uni”.
C’est grâce à une telle plate-forme de travail que la réunion d’Alger avait pu adopter une déclaration appelant à respecter le processus politique et le dialogue pour le règlement de la crise en Libye, mettant, en outre, l’accent sur “l’importance de la conjugaison des efforts en matière de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes”.
La position constante de l’Algérie a pesé de tout son poids pour aboutir à un tel accord. Elle a de tout temps appelé au règlement de cette crise à travers la solution politique, fondée sur “le respect des principes de la souveraineté, de la non ingérence, de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale de la Libye et de la cohésion de son peuple, devant conduire à l’urgence de la mise en place du gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli, pour combler le vide institutionnel en Libye”.
Récemment, lors d’une conférence à Rome sur la Libye, M. Messahel a également souligné que “le terrorisme et ses connexions criminelles se nourrissent et se répandent de l’absence d’un Etat capable, fort et juste”, ajoutant que “c’est pour quoi il a insisté sur la signature d’un accord politique et l’urgence de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la seule voie à même de faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires”.
Il a, à la même occasion, appelé l’ensemble des Libyens à s’approprier “la solution politique, et à prendre en main leur destin en transcendant leurs différends et divergences, pour faire valoir l’intérêt suprême du peuple libyen qui aspire à vivre dans la paix, la sécurité et la stabilité”.