
Quarante-deux ans se sont écoulés, ce 4 novembre, depuis que des manifestants ont pris d’assaut, à Téhéran, le siège de l’ambassade américaine en séquestrant durant 444 jours, 52 diplomates américains, déclenchant une crise des otages dont le dénouement n’a été possible que grâce à la médiation laborieuse de l’Algérie, menée par le défunt Mohamed Seddik Benyahia.
La crise des otages américains en Iran a duré 444 jours, entre le 4 novembre 1979 et le 20 janvier 1981. Des diplomates et des membres du personnel civil de l’ambassade américaine à Téhéran ont été séquestrés par une foule en colère, et ce après la chute du régime du Shah.
En échange de la libération des personnes séquestrées, les étudiants ont exigé des Etats-Unis de leur livrer Mohammad Reza Pahlavi, ancien Shah d’Iran, qui y séjourne pour des soins, et qui a été renversé par la révolution iranienne.
L’Algérie, représentée par Mohamed Seddik Benyahia, qui occupait le poste de ministre des Affaires étrangères à l’époque des faits, n’a pas tardé à intervenir pour résoudre la crise. L’ancien secrétaire d’Etat adjoint américain, Warren Christopher, avait alors fait la navette entre Alger et Washington et avait finalement négocié un accord en vertu duquel les otages ont été libérés, en échange d’un dégel des biens iraniens et d’une levée de sanctions contre l’Iran.
La signature des Accords d’Alger, le 19 janvier 1981, par M. Christopher et l’ancien ministre des Affaires étrangères, avait conduit à la libération des otages et leur arrivée à Alger le 20 janvier 1981, jour de l’investiture du 40e président des Etats-Unis, Ronald Reagan.
Des rencontres secrètes entre de hauts responsables américains et iraniens ont eu lieu dans la villa Montfeld à Alger, qui est la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis, désignée au registre du secrétaire d’Etat des propriétés qui compte 26 propriétés reconnues pour leur valeur culturelle et historique, à travers le monde.
Les Etats-Unis reconnaissants envers l’Algérie
Depuis, les Etats-Unis ne cessent de saluer et remercier l’Algérie pour son rôle dans le règlement de la crise des otages américains, un geste qui a contribué au renforcement des relations entre Alger et Washington.
Ainsi, à l’occasion du 39e anniversaire de la mort de Mohamed Seddik Benyahia, décédé le 3 mai 1982 dans un tragique accident d’avion à la frontière irano-turque, l’ambassade des Etats-Unis à Alger avait rendu un vibrant hommage à l’ancien chef de la diplomatie algérienne,
“Aujourd’hui marque l’anniversaire de la mort tragique du ministre algérien des Affaires étrangères Mohamed Seddik Benyahia en 1982, lorsque son avion a été abattu alors qu’il travaillait pour trouver une solution pacifique à la guerre Iran-Irak”, avait écrit l’ambassade américaine sur son compte Facebook, le 3 mai 2021.
“L’Amérique restera à jamais reconnaissante à Benyahia et à ses collègues diplomates algériens pour avoir facilité la libération des 52 diplomates américains retenus en otage pendant 444 jours après que les manifestants ont pris d’assaut l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran”, avait-elle souligné.
Dans le même sillage, le diplomate américain, John Limbert, qui faisait partie des otages, avait adressé un message de remerciements et de gratitude à l’Algérie et à son peuple, à l’occasion du 40e anniversaire des Accords d’Alger.
“Je tiens à remercier le Gouvernement et le peuple algériens pour leur action humanitaire et diplomatique. En tant qu’ancien otage, je n’oublierai jamais le rôle de nos collègues diplomates algériens à l’instar de l’ambassadeur Redha Malek à Washington et l’ambassadeur Abdelkrim Ghrib à Téhéran”, avait dit le diplomate John Limbert, dans un message vidéo intitulé “Merci l’Algérie” et publié sur Facebook.
“Je ne puis oublier les médecins algériens à Téhéran, les équipages des avions d’Air Algérie qui nous ont transportés d’Iran et l’accueil chaleureux qui nous a été réservé à 3h du matin dans le froid de janvier à l’aéroport Houari-Boumediene”, avait-il ajouté.
Rappelant “avoir eu la chance, cinq ans plus tard, de travailler comme 1er secrétaire à l’ambassade américaine en Algérie”, le diplomate US a assuré que sa famille et lui n’oublieront pas “la bonté et l’hospitalité du peuple algérien”.
Toujours à l’occasion de la célébration du 40e anniversaire des Accords d’Alger, Sabri Boukadoum, qui était à l’époque ministre des Affaires étrangères, avait évoqué le rôle de l’Algérie dans la libération des otages américains qui, avait-il dit, “fut le fruit de la médiation laborieuse de notre pays, menée par le Chahid, Mohamed Seddik Benyahia, ministre des Affaires étrangères et une équipe de diplomates parmi les meilleurs enfants de l’Algérie”.
Désigné à la tête de la diplomatie algérienne en 1979, Mohamed Seddik Benyahia était au service de la paix dans le monde. L’histoire retient encore aujourd’hui, 39 ans après sa disparition, son rôle dans le dénouement de la crise des 52 Américains retenus otages au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, en amenant les deux parties à signer l’Accord d’Alger.
Et le rôle de l’Algérie dans la résolution de cette prise d’otages a été raconté et romancé dans des livres consacrés à cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et provoqué une crise diplomatique entre Téhéran et Washington.
Source APS