Les candidats à la présidentielle du 12 décembre ont poursuivi lundi, au 16ème jour de campagne, la présentation de leurs programmes politiques, exposant leurs visions quant aux réformes à engager pour le pays.
Même si les candidats semblaient avoir des visions similaires sur plusieurs questions, leurs stratégies pour courtiser les électeurs divergent. Les présidentiables sont, en effet, unanimes sur la nécessité d’engager des réformes économiques profondes et sur l’importance de relancer le secteur agricole pour mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures.
A Sétif, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune s’est engagé, s’il était élu, à soutenir et à développer l’agriculture et l’économie du savoir en vue de s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures et d’éradiquer le chômage.
Lors d’un meeting populaire, ce candidat a affirmé que son programme “prévoit le renforcement de l’économie du savoir” en coordination avec les universités et les centres de recherche ainsi que le développement du secteur agricole, notamment la céréaliculture à Sétif, afin de réduire la dépendance de l’économie nationale aux hydrocarbures et de créer de nouveaux postes d’emploi.
Il a réaffirmé, à l’occasion, son engagement à mettre en place une banque dédiée au soutien et à l’accompagnement des projets des jeunes entreprises (startups), et à offrir une autre opportunité aux jeunes dont les projets financés dans le cadre des différents dispositifs d’aide à l’emploi, n’ont pas abouti.
Le candidat du Rassemblement national démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, s’est engagé à Djelfa, s’il est élu président de la République, à réviser la loi sur les biens domaniaux et les surfaces de pacquage au titre des efforts visant à préserver l’intérêt des éleveurs et de la ressource animale.
Lors d’un meeting dans cette région pastorale, Mihoubi a soutenu que son programme comprenait des mesures visant “la préservation de la ressource animale et l’accompagnement des éleveurs” à travers, notamment, a-t-il dit, “la révision de la loi sur les biens domaniaux et la législation sur les surfaces de pacquage”.
Le candidat du parti Talaie el Hourriyet, Ali Benflis a fustigé, quant à lui, “le monopole de la richesse nationale par une certaine catégorie”, s’engageant à “dépolitiser l’acte économique et à lutter contre la bureaucratie”.
A Mostaganem, ce candidat a promis de créer une banque pour accompagner les agriculteurs et les soutenir, s’engagent à résoudre les problèmes d’accès à la propriété des terres agricoles.
Il a également promis de développer le secteur du tourisme en tant que “pôle primordial” pour la croissance économique ainsi que le développement de l’industrie manufacturière à même de permettre la commercialisation des produits agricoles.
A Ghardaia, le candidat du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, a souligné l’impératif de développer l’économie nationale et d’en diversifier les ressources par l’investissement dans les secteurs agricole, industriel et touristique loin de la politique de la dépendance aux revenus pétroliers.
A El Menéa, le candidat à la présidentielle a réitéré son engagement à accorder la priorité à l’investissement agricole en soutenant les projets financés par l’agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ).
Divergences sur les stratégies électorales
Si les candidats en lice sont d’accord sur la nécessité d’aller vite vers des réformes ambitieuses pour relancer l’économie nationale, ils s’affrontent sur la stratégie électorale à adopter. Ali Benflis a plaidé à Mostaganem pour un discours politique “sincère” à même d’instaurer la confiance entre le gouvernant et le gouverné. Lors d’un meeting animé à la maison de la Culture “Ould Abderrahmane Kaki”, il a prôné “la sincérité du discours politique”, affirmant que le peuple “n’accepte pas les promesses irréalistes”.
Le candidat a critiqué le discours politique “qui prévaut sur la scène où les promesses dominent”, affirmant s’adresser au peuple en “toute sincérité”, tout en s’engageant à “satisfaire les revendications soulevées et à examiner les différents dossiers avec les spécialistes en la matière”.
Il a soutenu, à Sidi Bel Abbes, que son projet présidentiel pour “sauver l’Algérie” est “complet et cohérent”, soulignant que ce projet exprime “une vision homogène pour sortir de la crise multidimensionnelle: politique, économique et sociale”.
Le candidat du Front El Mostakbel, Abdelaziz Belaid a appelé,depuis Khenchela, les Algériens à se dresser contre “les parties manipulatrices et les lobbies” qui tentent d’”orienter” l’élection. Lors d’un meeting animé à la maison de la Culture de la wilaya, il a appelé les Algériens à leur faire face “non seulement en allant aux urnes, mais aussi en œuvrant à préserver sa voix”.
Le candidat à la magistrature suprême a mis en garde contre “la manipulation de l’élection et sa réorientation vers une direction contraire à celle souhaitée par le peuple”, ajoutant que les Algériens sont excédés par ces pratiques, et qu’il est temps de construire le pays sur des bases saines.
A Oum El Bouaghi, Abdelaziz Belaid a souligné qu’un Etat fort ayant des institutions solides est bâti avec des hommes compétents et capables d’assumer la responsabilité de le diriger, appelant les Algériens à contribuer à la concrétisation de cet objectif.
Source APS